Réseaux mobile : l’Europe envisage de bannir complètement Huawei et les équipements chinois
Bruxelles envisage de durcir sa position face aux équipementiers chinois. Après des années de recommandations, la Commission européenne pourrait imposer un bannissement total de Huawei et ZTE dans les réseaux mobiles des États membres, au nom de la sécurité et de la souveraineté numérique du continent.
La méfiance envers les équipementiers chinois pourrait franchir une nouvelle étape. Selon Bloomberg, la Commission européenne envisage de transformer sa recommandation de ne pas utiliser les technologies de Huawei et ZTE pour les réseaux mobiles en une interdiction pure et simple.
Depuis le déploiement de la 5G, Bruxelles appelle les États membres à limiter leur dépendance envers les fournisseurs chinois, jugés à risque pour la sécurité du continent. En France, cette politique s’est déjà traduite par la nécessité d’obtenir une autorisation préalable pour installer des antennes Huawei, et par leur retrait dans certaines zones sensibles comme les abords des sites militaires ou gouvernementaux.
Mais la Commission veut désormais aller plus loin. Le projet à l’étude viserait à rendre ces restrictions obligatoires dans toute l’Union, avec à la clé des sanctions financières pour les pays récalcitrants. L’objectif affiché : renforcer la souveraineté technologique européenne et éviter toute vulnérabilité stratégique liée à des acteurs extérieurs. Une telle décision risquerait toutefois de susciter de vives tensions entre Bruxelles et plusieurs États membres, ainsi qu’avec les opérateurs télécoms. Ces derniers utilisent depuis plusieurs années des équipements Huawei ou ZTE pour leurs infrastructures 5G, parfois à grande échelle.
Le remplacement de ces antennes représenterait un coût colossal et pourrait freiner considérablement le déploiement du très haut débit mobile sur le continent. Certains opérateurs envisageraient déjà de demander des compensations financières si la mesure entrait en vigueur. L’Union européenne se trouve ainsi face à un dilemme : renforcer la sécurité collective au risque de ralentir ses ambitions numériques, ou continuer à composer avec la Chine au détriment de sa souveraineté technologique.