Fibre optique : les élus réclament une solidarité nationale entre villes et campagnes

Fibre optique : les élus réclament une solidarité nationale entre villes et campagnes

La fibre couvre désormais presque tout le pays, mais un risque plane : sans solidarité financière entre villes et zones rurales, les réseaux les moins rentables pourraient se dégrader. Des élus tirent la sonnette d’alarme pour éviter une nouvelle fracture numérique et se félicitent d’un soutien devant l’Assemblée Nationale.

Alors que la France touche du doigt son objectif de fibre pour tous, une inquiétude grandit : comment garantir que les zones rurales et peu rentables ne seront pas laissées de côté ? L’Avicca, association qui représente les collectivités engagées dans le déploiement de la fibre, se félicite d’un signal important envoyé par l’Assemblée nationale. D’après elle, il est urgent de mettre en place une solidarité financière pour assurer le bon fonctionnement du réseau partout, et pas seulement dans les grandes villes.

Le 27 octobre, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée a étudié le budget 2026 lié à la stratégie numérique du pays. Un sujet a particulièrement fait réagir : la chute des financements dédiés à l’inclusion numérique. Pour le député Guillaume Lepers, rapporteur dans cette Commission, cette réduction est tout simplement « un camouflet pour les collectivités territoriales ». La commission a donc voté pour rétablir ces crédits, une décision saluée par l’Avicca, même si le vote final aura lieu plus tard en séance.

La fibre partout, mais à quel prix ?

Si le réseau fibre couvre déjà la majorité du territoire, l’enjeu n’est plus seulement le déploiement, mais son entretien durable. Dans les zones rurales, ce sont souvent des réseaux publics (RIP) qui assurent la connexion. Problème: moins d’abonnés, donc moins de revenus… mais autant d’entretien que partout ailleurs. D’où la demande des élus, relayée en Commission: créer « un mécanisme de péréquation financière entre zones rentables et zones déficitaires afin d’assurer la soutenabilité à long terme de ces réseaux ». En clair, faire en sorte qu’une partie des profits des zones urbaines aide financièrement les zones rurales, pour éviter qu’elles ne se retrouvent avec une fibre défaillante demain.

Autre priorité évoquée : mieux encadrer les raccordements fibre, trop souvent sources de problèmes et de désagréments pour les utilisateurs (câbles mal raccordés, déconnexions, armoires saturées…). Les élus souhaitent rendre obligatoire un outil national de traçabilité des interventions afin d’améliorer la qualité des installations et permettre à l’Arcep de mieux contrôler la situation. Le député appelle également à préparer un nouveau plan de couverture mobile pour combler les zones encore mal desservies, et à renforcer le partage d’infrastructures entre opérateurs pour aller plus vite.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox