IPTV illégale : c’est tentant, mais c’est risqué, alerte 60 Millions de consommateurs
L’association de consommateurs reconnaît bien sûr l’attrait de ces solutions pour le porte-monnaie, mais tire la sonnette d’alarme : pour elle, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Face à la multiplication des abonnements aux plateformes de streaming et à la hausse des tarifs, de plus en plus d’internautes se tournent vers l’IPTV illégale pour accéder à Netflix, Disney+, Canal+, beIN Sports ou encore Dazn à moindre coût. Une économie tentante, mais qui cache de sérieux dangers, rappelle 60 Millions de consommateurs.
L’offre semble imbattable. Alors que l’abonnement à Netflix sans publicité coûte désormais environ 15 euros par mois et que celui de Disney+ atteint 10 euros, les services IPTV pirates promettent un accès illimité à des milliers de chaînes et plateformes pour à peine 20 à 30 euros… par an. Techniquement, l’IPTV n’a rien d’illégal. Il s’agit simplement d’une technologie de diffusion via Internet, utilisée par les services de streaming légitimes. Le problème survient lorsque des boîtiers, applications ou portails détournent ces flux pour donner accès à des contenus sans autorisation.
Données bancaires compromises et piratage informatique
Si l’IPTV illégale plaît pour son prix, elle expose ses utilisateurs à des risques importants. D’abord, celui de confier ses coordonnées bancaires à des réseaux criminels. Rien ne garantit qu’elles ne soient pas revendues ou utilisées pour des arnaques.
L’autre menace est informatique. Ces appareils ou applications peuvent intégrer des logiciels malveillants activés dès la connexion. Ils sont capables, à l’insu de l’utilisateur, de lancer des attaques informatiques, de propager des malwares ou de voler des données personnelles. L’affaire récente révélée par Google, qui a déposé plainte aux Etats-Unis après avoir détecté un malware présent sur plus de 10 millions d’appareils Android dont des boîtiers IPTV, illustre bien l’ampleur du phénomène.
Quelles sanctions pour les utilisateurs ?
Souscrire un abonnement pirate constitue une infraction. Pourtant, les poursuites restent rares. Selon une source citée dans l’enquête: «Pas grand-chose». La réponse graduée ne s’applique pas et il est techniquement difficile d’identifier les utilisateurs, leur adresse IP n’étant pas visible par les plateformes officielles.
Mais l’impunité n’est pas totale. En Italie, 2 200 utilisateurs ont été condamnés en 2024 à 154 euros d’amende. Et le gouvernement a prévenu: en cas de récidive, les sanctions pourront grimper jusqu’à 5 000 euros. La riposte s’organise En France, l’Arcom bloque régulièrement des services pirates, rendant leur accès instable. L’objectif: rendre l’expérience tellement inconfortable que les abonnés renoncent. Selon l’autorité, 71 % des utilisateurs confrontés à ces blocages arrêtent l’IPTV illégale.
D’après les chiffres disponibles, près de 11 % des internautes français de 15 ans et plus y auraient déjà recours. Pour les ayants droit, les pertes sont colossales: plus de 1,5 milliard d’euros chaque année, auxquels s’ajoutent environ 200 millions d’euros de manque à gagner pour l’Etat.
Source : 60 Millions de consommateurs, le magazine de novembre