Réseaux sociaux : l’Arcom veut pousser les géants du web à changer en profondeur pour protéger les mineurs

Réseaux sociaux : l’Arcom veut pousser les géants du web à changer en profondeur pour protéger les mineurs

 Face à l’usage massif des réseaux sociaux par les mineurs, l’Arcom passe à l’offensive. Le régulateur impose de nouvelles obligations aux plateformes, avec des contrôles renforcés et un suivi plus strict, afin de mieux protéger les jeunes face aux risques du numérique.

Alors que l’usage des réseaux sociaux chez les plus jeunes ne cesse de croître, l’Arcom a décidé de renforcer son action pour mieux protéger les mineurs. Selon une étude menée par l’autorité auprès de 2 000 adolescents, 83 % des 11-17 ans utilisent ces plateformes chaque jour, et 62 % des enfants de 11 ans y accèdent déjà quotidiennement. « Le statu quo n’est plus acceptable », a insisté jeudi son président, Martin Ajdari, en appelant les plateformes à « assumer leurs responsabilités légales » et à revoir la conception de leurs services destinés aux mineurs. Le régulateur fixe deux priorités : garantir le respect effectif de l’âge minimum d’inscription et obliger les plateformes à proposer des environnements adaptés, débarrassés des contenus les plus risqués.

Concrètement, dès la fin de l’année, les plateformes devront présenter à l’Arcom leurs plans de mise en conformité. Des contrôles renforcés, des campagnes de tests et la consultation d’un panel de jeunes seront mis en place au printemps 2026. Un « espace de transparence » en ligne, avec bons et mauvais points attribués aux plateformes, est également prévu. Cette montée en puissance s’inscrit dans un contexte politique marqué. Emmanuel Macron a fait de l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans une priorité nationale, tandis que la France a obtenu à Bruxelles l’intégration du contrôle de l’âge dans le règlement européen sur les services numériques (DSA). Un projet de loi pourrait être présenté d’ici la fin de l’année. De leur côté, les députés proposent non seulement une interdiction pour les moins de 15 ans, mais aussi un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans.

La pression s’est accrue à la suite de la mort en direct de Jean Pormanove sur la plateforme Kick, à l’été dernier. Ce drame a mis en lumière les failles du système de régulation et conduit le gouvernement à saisir la justice contre le service australien. L’Arcom reconnaît elle-même qu’une « nouvelle phase de régulation du numérique » est désormais indispensable. L’étude publiée par l’autorité souligne à quel point les jeunes sont exposés aux risques : hyperconnexion, contenus inadaptés, cyberharcèlement. La quasi-totalité des adolescents a déjà été confrontée à au moins un danger en ligne, ce qui a des conséquences sur leur sommeil, leur confiance en eux et leur bien-être.

S’ils se montrent conscients des risques, notamment sur TikTok, les jeunes estiment néanmoins que les plateformes restent trop peu protectrices. Ils attendent davantage de contrôles, mais aussi plus d’accompagnement de la part des parents et de l’école, en particulier sur la prévention et la gestion du cyberharcèlement.

Source : Le Figaro

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox