La fibre optique de la RATP attise les convoitises d’un opérateur, l’Arcep doit intervenir
La RATP exploite depuis 1997 un vaste réseau de fibre optique, utilisé en interne mais aussi commercialisé via sa filiale RATP Connect. Une activité rentable qui suscite la colère d’opérateurs télécoms, dénonçant une situation de monopole. Faute d’ouverture du marché, l’un d’eux a saisi l’Arcep, qui doit trancher dans les prochains mois.
Depuis 1997, la RATP exploite un immense réseau de fibre optique – 170 000 kilomètres le long de ses 2 700 km de voies ferrées – principalement destiné à ses besoins internes, comme la signalisation. Mais via sa filiale RATP Connect, elle en tire aussi des revenus en revendant de la capacité à des opérateurs télécoms, entreprises et administrations, révèle Le Figaro.
Une situation qui agace certains concurrents : ils dénoncent le monopole de RATP Connect et réclament l’ouverture des tunnels et armoires techniques pour y déployer leurs propres câbles. La demande est d’autant plus pressante que les infrastructures d’Orange, saturées en Île-de-France, ne permettent plus d’extensions. En 2024, RATP Connect a généré 21 millions d’euros de chiffre d’affaires, un marché appelé à croître avec la numérisation des services publics et privés.
Selon nos confrères, un opérateur a officiellement demandé à la RATP en juin de mettre en place une offre de gros, précisant tarifs et conditions d’accès. Faute de réponse, il a saisi l’Arcep. Le sujet n’est pas nouveau : dès 2021, le Sénat alertait sur l’absence d’obligations de ce type pour les gestionnaires d’infrastructures de transport. La loi encadre pourtant ces accès, sauf en cas de risques pour la sécurité ou de perturbation du service. L’Arcep doit se prononcer dans les prochains mois.