L’Arcom hausse le ton : 5 grands sites pornographiques mis en demeure, un blocage par les FAI leur pend au nez
Xnxx, Xvideos, Xhamster, Xhamsterlive et Tnaflix n’ont pas mis en place de dispositifs efficaces de vérification de l’âge des utilisateurs. Le gendarme de l’audiovisuel sévit.
L’étau se resserre sur les géants du porno en ligne au sujet de la protection des mineurs. Dans le prolongement de la loi SREN adoptée en mai 2024, l’Arcom a annoncé ce lundi 5 août la mise en demeure de cinq sites pornographiques accessibles en France et établis à Chypre ou en République tchèque – Xnxx, Xvideos, Xhamster, Xhamsterlive et Tnaflix, pour ne pas avoir mis en place de dispositifs efficaces de vérification de l’âge de leurs visiteurs.
Malgré une lettre d’observations envoyée le 11 juin dernier, ces plateformes n’ont pas corrigé leur non-conformité. L’Autorité leur accorde désormais trois semaines pour se conformer à la réglementation, faute de quoi elle pourra ordonner leur déréférencement et leur blocage par les opérateurs français (Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom).
Cette décision s’inscrit dans un contexte tendu. Le 15 juillet, le Conseil d’État a rétabli en urgence l’obligation pour les sites X européens de contrôler l’âge de leurs utilisateurs, invalidant une suspension décidée par le tribunal administratif de Paris. Résultat immédiat : Pornhub, RedTube et YouPorn, opérés par le groupe Aylo, se sont à nouveau retirés en France. Ce fut déjà le cas au mois de juin.
L’Arcom affirme sa détermination à faire appliquer la loi tout en respectant la confidentialité des données. Mais le bras de fer avec les plateformes, qui dénoncent des contraintes floues et difficilement applicables, ne fait que commencer. Selon certaines d’entre elles, la solution la plus efficace et viable résulte à contrôler l’âge directement au niveau des terminaux (smartphone etc) et de leur système d’exploitation, et non pas via un système d’identification exigeant une photo ou un document d’identité.