Tests de débit : l’Arcep remet les box internet d’Orange, Free, Bouygues et SFR au centre du jeu, leur rôle est sous-exploité
Trois ans après la mise en œuvre de l’API « Carte d’identité de l’accès » dans les box des opérateurs, l’Arcep tire un premier bilan. L’Autorité ouvre une consultation publique jusqu’au 19 septembre 2025 pour recueillir l’avis des acteurs du secteur et envisager de nouvelles évolutions pour mieux refléter la qualité réelle d’internet chez les utilisateurs.
Débit insuffisant, latence, instabilité… les tests de qualité de service internet sont devenus un réflexe pour de nombreux abonnés. Mais ces mesures, souvent réalisées via des outils web en crowdsourcing, sont parfois imprécises ou biaisées. En cause : une mauvaise identification de la connexion utilisée (Wi-Fi vs Ethernet, fibre vs ADSL, congestion locale, etc.).
Pour remédier à cela, l’Arcep avait lancé dès 2018 une démarche collaborative avec une vingtaine d’acteurs, dont les FAI, éditeurs d’outils, associations de consommateurs et chercheurs. Elle a donné naissance à l’API « Carte d’identité de l’accès », intégrée aux box de Free, Orange, Bouygues Telecom et SFR depuis 2022. Son but : permettre aux outils de mesure d’accéder aux informations techniques clés de la connexion utilisée (type d’accès, interface, environnement local).
Mais malgré ce déploiement technique, peu d’outils exploitent réellement cette API aujourd’hui. L’Arcep souhaite donc interroger l’écosystème sur l’avenir de ce dispositif, à l’heure où la fibre a largement remplacé les anciennes technologies (ADSL, VDSL) et où les besoins des utilisateurs évoluent.
Repenser aussi le Code de conduite des outils de mesure
En parallèle, l’Arcep propose aussi de revoir le Code de conduite des outils de mesure de la qualité de service internet. Ce document, adopté en 2018 et actualisé en 2020, engage les éditeurs à respecter des bonnes pratiques : transparence des méthodologies, clarté des résultats, conditions de test, etc.
Une quinzaine d’outils de test s’en réclament aujourd’hui, mais les évolutions technologiques comme généralisation de la fibre, le développement du Wi-Fi 6/7, et les multiplications des usages connectés, justifient selon l’Autorité une remise à plat. La consultation publique vise à recueillir les retours des professionnels comme des utilisateurs pour ajuster ces règles.
Une co-construction continue avec les opérateurs et les acteurs du secteur
Lancée dans un esprit de collaboration, cette démarche s’appuie depuis le départ sur un comité de travail réunissant FAI, éditeurs, chercheurs et représentants des utilisateurs. Cette structure de dialogue a permis de déployer l’API dans les box de manière coordonnée et de poser les bases d’une meilleure transparence dans la mesure de la qualité de l’internet.
L’Arcep appelle aujourd’hui tous les acteurs à participer à cette nouvelle étape : opérateurs, développeurs, associations, consommateurs. Objectif : construire une nouvelle génération d’outils de mesure plus fiables, plus clairs, et mieux adaptés à la réalité des accès internet actuels.