Clin d’oeil : sa fibre arrachée par un camion, un abonné Freebox attend le retour de la connexion depuis… huit mois
Privé d’Internet depuis huit mois, oublié d’Orange comme de Free le calvaire ubuesque de Jean-Pierre commence à être un peu trop long.
À Saint-Barthélemy-d’Anjou, Jean-Pierre Pousset, 66 ans, vit ce que l’on pourrait appeler une farce technologique de mauvais goût. Depuis le 7 décembre 2024, date à laquelle un camion a accidentellement arraché la fibre aérienne de son hameau, il est totalement privé d’Internet. Une coupure collective ? Oui, mais seulement temporaire pour ses voisins, tous reconnectés dans les jours suivants. Lui ? Il attend toujours. Huit mois plus tard, le câble passe au-dessus de sa propriété sans le moindre raccordement. « Hier, j’avais la fibre, aujourd’hui télécharger un fichier prend une éternité », soupire-t-il.
Pour continuer à travailler — Jean-Pierre est consultant en gestion des risques — il est contraint de faire des détours. Pourtant, il a multiplié les démarches : appels à Free, son opérateur, puis à Orange, en charge de l’infrastructure. « J’ai visiblement été oublié. Et quand je demande un remboursement à Free, c’est silence radio. Pourtant, je paie toujours. » Même le conciliateur de justice est resté sans réponse à ses courriers.
De son côté, la mairie reconnaît l’embarras, mais se défausse. « Je n’ai pas saisi l’Arcep, admet le maire Dominique Bréjeon. J’ai bien interpellé Orange, mais cela reste une affaire privée. » Chez Orange, Jérôme Delalande, directeur des relations collectivités en Maine-et-Loire, tente une explication technique : « Orange n’a été informé de cet arrachage qu’en février. Une étude a révélé qu’il faut implanter sept nouveaux poteaux, ce qui complique les réparations. Mais que M. Pousset se rassure : les travaux débuteront à la rentrée. » Une promesse, encore une.
Quant à l’incompréhension qui entoure ce cas unique, elle est partagée jusqu’au sein d’Orange : « Je ne sais pas pourquoi sa situation ne nous a pas été remontée avec les autres. C’est incompréhensible. » Et Jean-Pierre, lui, commence à perdre patience : « Je suis privé d’un service public essentiel, mais surtout, je suis invisible pour tout le monde. On a tiré une fibre au-dessus de chez moi, sans me demander mon avis… et sans me raccorder. C’est presque une performance artistique. »
Source : Ouest France