Fin de la 2G en 2026 : ça pousse fort pour un report de 2 ans, Orange campe sur ses positions

Fin de la 2G en 2026 : ça pousse fort pour un report de 2 ans, Orange campe sur ses positions

Orange, SFR et Bouygues Telecom prévoient de mettre fin à leur réseau 2G fin 2026. Mais plusieurs acteurs de secteurs critiques tirent la sonnette d’alarme : les délais seraient intenables, menaçant le fonctionnement de nombreux équipements encore dépendants de cette technologie. Ils réclament un report de deux ans.

Ascenseurs, téléassistance, alarmes ou encore automobile : dans ces domaines, des centaines de milliers d’équipements utilisent encore la 2G pour communiquer. Selon les professionnels, le passage à des solutions alternatives nécessite du temps, des moyens humains et des adaptations techniques qui ne peuvent être réalisés l’année prochaine, alors qu’Orange doit éteindre son réseau 2G fin 2026, tout comme SFR et Bouygues Telecom.

Après une première alerte lancée à l’Assemblée nationale en février, puis un avis émis par la Commission supérieure du numérique et des postes (CSNP) en avril, la pression s’accentue. Cette fois, ce sont la FESP (Fédération des entreprises de services à la personne) et Ignes (Industrie des solutions électriques et numériques du bâtiment) qui montent au créneau. Devant la Commission développement durable du Sénat, elles ont officiellement demandé un report de deux ans de l’extinction de la 2G, estimant que les délais imposés sont intenables pour les professionnels, révèle Que-Choisir.

Selon Brice Brandenburg, directeur des affaires publiques de l’Ignes, il faut “plus de temps pour développer des solutions alternatives et convaincre chaque client de la nécessité de changer un équipement qui fonctionne”. Et d’ajouter que les entreprises “doivent en outre recruter et former suffisamment de techniciens pour déployer ces installations ». Dans le même temps, Brice Alzon, le président de la FESP l’assure :  « Il sera très compliqué de remplacer dans les délais les 300 000 systèmes de téléassistance concernés, et ce d’autant plus que les structures qui les gèrent peuvent être des collectivités, des associations ou des services publics, et que les tarifs sont encadrés ».

Orange campe sur ses positions

En réaction, Orange qui a prévenu dès 2022 de la fin de son réseau 2G, invoque des enjeux de performance énergétique et de sécurité pour justifier l’extinction progressive de ses anciens réseaux (2G en 2026, 3G entre 2028 et 2029), et reproche aux professionnels leur manque d’anticipation. Ces derniers contestent, pointant un dialogue difficile, des retards techniques et des cycles de renouvellement matériel beaucoup plus longs que ceux des nouvelles technologies. Un bras de fer s’installe donc entre Orange et les secteurs concernés. Et faute de compromis rapide, certains redoutent un véritable chaos technique à l’échéance fixée.

En octobre 2024, la fédération des ascenseurs (FAS) s’est d’ailleurs inquiétée à ce sujet, en estimant qu’il “faudra mettre à jour, voire remplacer 232 000 systèmes communicants en 2G d’ici fin 2026, voire fin 2025 pour certains, et 58 000 systèmes communicants en 3G d’ici à 2028-2029. En effet, près de 50% du parc ascenseur est équipé en 2G-3G, suivant en cela les recommandations des opérateurs télécom à l’annonce de la fin du réseau cuivre – RTC“.

Pourtant des solutions existent

Conscient des enjeux liés à l’arrêt progressif des réseaux 2G et 3G, notamment dans le domaine des objets connectés, SFR a pris les devants il y a deux ans en lançant la technologie LTE-M (Long Term Evolution for Machines). Cette solution basée sur la 4G est conçue pour assurer la relève des anciens réseaux mobiles dans les secteurs industriels, médicaux ou domotiques. « Ces technologies en 4G prennent d’ores et déjà le relais des précédentes », affirme l’opérateur, qui entend ainsi accompagner la transition vers des standards plus modernes, tout en garantissant la continuité des services connectés. Une démarche qui contraste avec les difficultés exprimées par plusieurs fédérations, qui alertent aujourd’hui sur le manque de temps pour généraliser de telles alternatives à l’échelle nationale.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox