Des vignes de Cognac aux télécoms, qui est Nicolas Thomas, le directeur général de Free ?

Loin de sa Charente natale, Nicolas Thomas tire aujourd’hui son épingle du jeu dans le monde des télécoms. Arrivé en 2010 chez Free, il manage aujourd’hui 12 000 salariés. Depuis 2023, il est le directeur général de l’opérateur en France.
À première vue, Nicolas Thomas n’a rien du dirigeant classique d’un mastodonte des télécoms. Pas de bureau attitré, encore moins de costume-cravate. À 42 ans, le directeur général de Free cultive un style sobre et agile. Mais derrière cette décontraction affichée, propre à l’opérateur qu’il dirige depuis 2023, se cache un parcours aussi solide qu’atypique. Récemment, Charente Libre l’a rencontré (version papier du 30 avril), c’est l’occasion d’en savoir plus sur sa personnalité, ses passions et surtout la rencontre qui a changé sa vie : Free.
En 2010, alors qu’il est en plein tour du monde, un appel inattendu vient bouleverser son périple en Patagonie : Free lui propose un poste de chargé de mission auprès de la direction générale. Le charme opère. Il accepte, séduit par l’énergie du groupe et la vision de son fondateur, Xavier Niel.
À partir de là, sa carrière décolle. Il participe d’abord au lancement Free Mobile avant de contribuer en 2016 à l’obtention de l’autorisation de l’Union européenne pour l’entrée du groupe sur le marché du mobile italien. Il y mène ensuite avec succès la création et le développement d’Iliad Italia en tant que directeur des Opérations (COO). Après 5 ans intenses passés de l’autre côté des Alpes, il revient en France en mars 2023 pour prendre la tête de Free.
Né le 5 novembre 1982 à Cognac, Nicolas Thomas a grandi à Ars, un petit village charentais bercé par les vignes et l’odeur des alambics. Dans sa famille, on est vigneron-distillateur de génération en génération, et l’esprit d’entreprise coule dans les veines. Son grand-père, Raymond, a fait prospérer la distillerie familiale, aujourd’hui gérée par son cousin. Son frère, récemment lancé dans une aventure entrepreneuriale avec la marque de cognac Martingale, incarne cette même fibre créative. Lui-même se dit animé depuis l’enfance par une “soif de faire”.
Fils d’un expert-comptable et d’une enseignante, Nicolas Thomas s’est très vite distingué par le goût de l’apprentissage. Après le collège Élisée-Mousnier et le lycée Jean-Monnet à Cognac, il rejoint la prestigieuse classe préparatoire Sainte-Geneviève à Versailles, avant d’intégrer HEC en 2002. Il en sort diplômé en 2006.
Une enfance aux antipodes des télécoms
Son entrée dans la vie professionnelle passe d’abord par Unibail-Rodamco puis par le monde du conseil, chez Roland Berger à Paris, où il affine son sens de la stratégie. C’est là, en travaillant sur un dossier, qu’il croise pour la première fois les équipes de Free. Une rencontre marquante : il évoque encore une forme de “fascination” pour la culture managériale de l’opérateur.
Ce qui le séduit chez Free ? La liberté d’expérimenter, le droit à l’essai et à l’erreur. “Test and learn”, dit-il, comme un mantra. Il aime se mêler aux équipes, sans hiérarchie pesante, et faire vivre un esprit start-up à l’échelle d’une entreprise de 12 000 salariés. Au sein du siège d’Iliad, il préfère les cabines insonorisées à un bureau perso, comme l’a-t-il révélé dans une interview récente au Figaro, ou les visites de terrain régulières dans les “Free Proxi”, le service d’assistance de proximité de l’opérateur qui compte plus 180 petites équipes locales à taille humaine partout en France.
Dans sa vie perso, Nicolas Thomas est aussi un passionné de musique. Il joue du piano classique autant qu’il mixe de l’électro, alternant rigueur et créativité. Il aime le foot, il croit aux contenus, à l’innovation numérique accessible à tous, et surtout à l’intelligence collective.