Fibre : le gendarme des télécoms a contrôlé des milliers d’équipements réseau, et rend son verdict

Fibre : le gendarme des télécoms a contrôlé des milliers d’équipements réseau, et rend son verdict

A l’heure où l’état des réseaux en fibre optique est sous le feu des projecteurs et souvent pointé du doigt, l’Arcep publie les conclusions de son analyse de terrain menée sur un échantillon d’équipements FTTH.

Face à l’augmentation des signalements de difficultés sur les réseaux en fibre optique, l’Arcep travaille depuis 2019 avec les opérateurs en vue d’améliorer les conditions d’exploitation des réseaux. Un plan d’action a d’ailleurs été mis en place face aux malfaçons visant à renforcer les contrôles des interventions grâce à la mise en œuvre notamment d’un outil de notification en temps réel des interventions et l’analyse automatique des comptes-rendus d’interventions photos. A été aussi demandé une limitation de la sous-traitance et un renforcement de la formation des intervenants ou encore la remise en état des infrastructures les plus accidentogènes ou dégradées. Ce que Xp Fibre de SFR et Altitude sont en train d’effectuer.

Dans la continuité de ce plan d’action complémentaire, les opérateurs se sont également engagés fin septembre 2022 à la “mise en place d’une labellisation des intervenants et des entreprises validant les compétences des techniciens, et au renforcement des contrôles à chaud des interventions grâce à la mise en place de e-intervention et au partage des calendriers hebdomadaires d’intervention des techniciens des opérateurs commerciaux (sur une vingtaine de réseaux d’initiative publique dans un premier temps)”, indique l’Arcep.

Une campagne de terrain de l’Arcep sur 840 PM et 3600 points de branchement optique

Si elle demeure vigilante à la mise en œuvre de ces actions et engagements, l’Arcep a voulu se rendre sur terrain lors du premier semestre 2022, afin d’effectuer une analyse sur un échantillon de 840 points de mutualisations (PM) et 3600 points de branchement optique (PBO) répartis dans les zones moins denses (AMII, AMEL ou RIP) du territoire métropolitain. Au total, 50 départements ont été concernés et environ trois-quarts des PM visités étaient situés en zone d’initiative privée.

“Des défauts, en particulier sur l’état des câblages, ont été constatés sur une proportion non négligeable de PM et de PBO”, indique le régulateur dans ses conclusions. Seule la moitié des câblages des points de mutualisation visités “respecte les règles de l’art relatives à l’étiquetage des câbles et à leur organisation. De plus l’état du câblage apparait d’autant plus dégradé que le nombre de cordons raccordés au PM est important”, déplore le gendarme des télécoms.

En revanche, l’état des câblages des PBO visités “est globalement correct dans la majorité des cas”. Ceux-ci regroupent la fixation des câbles de raccordement, la préparation des fibres non utilisées et l’étiquetage.

L’état « mécanique » des PM et PBO visités est également jugée “globalement correct”. On parle ici par exemple pour les points de mutualisation de l’intégrité de l’enveloppe extérieure, la présence des étiquetages, l’état de la serrure et de la tringlerie pour passages de câbles.

A noter que les PBO visités et  installés en chambre sous la voirie apparaissent dans un moins bon état que pour les autres types de branchements optique (façade, immeuble, poteau).  Ces derniers sont “moins bien fixés lorsqu’ils se trouvent en chambre”, des problèmes d’étanchéité ont été constatés “avec une présence d’eau dans les boîtiers régulièrement”. Le régulateur note également que  l’état des infrastructures  visitées en Ile-de-France apparait” globalement moins bon que l’état des réseaux visités dans les autres régions.”

Les défauts constatés ne se traduisent pas encore par des difficultés  de qualité de service

Par conséquent, l’Arcep “attire l’attention des opérateurs sur l’importance de corriger les défauts constatés et de mettre en place les mesures pour éviter la survenance de ces défauts à l’avenir afin d’assurer la pérennité des réseaux.” Pour le moment  les défauts constatés ne semblent pas impacter de manière notable la qualité de service. Le dimensionnement du réseau ou la conformité et la qualité des systèmes d’information peuvent au contraire nuire.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox