L’une des réflexions menées par Stéphane Richard, PDG d’Orange, serait de séparer l’opérateur historique en deux.
La scission d’Orange, en passe de devenir un serpent de mer bien que cette réflexion soit menée en interne. Dans l’oeil du cyclone depuis la panne des numéros d’urgence, Stéphane Richard aurait mené des consultations en catimini depuis début juin afin de trouver la solution la plus adaptée à cet incident aussi inédit que gravissime. Selon la Lettre A, le PDG du groupe envisage une hypothèse assez drastique en totale opposition avec sa manière plus consensuelle de diriger Orange, à savoir la division en deux entités de l’opérateur historique avec les infrastructures d’un côté et les services de l’autre. La partie réseaux pourrait ainsi se dédier pleinement à l’investissement massif dans la fibre et les réseaux mobiles comme la 5G et à l’avenir la 6G. La partie services pourrait se focaliser sur le développement de certaines activités comme ses offres fixes et mobile, Orange Bank, le B2B et les services de sécurité.
Attendus dans deux mois, les résultats de l’enquête approfondie lancée par l’Etat pourraient créer de nouvelles turbulences au sein d’Orange France, en charge de la gestion des numéros d’urgence. Stéphane Richard pourrait alors profiter de cette crise pour reprendre la main sur l’opérateur historique français et enfin exercer une influence totale, ce qui n’est visiblement plus le cas depuis le passage de Delphine Ernotte à la direction générale d’Orange France et la nomination par la suite de Fabienne Dulac. Il faut dire que l’entité française représente 85 000 salariés sur les 143 000 du groupe. Le PDG du groupe pourrait donc être tenté de frapper fort avec une mesure structurante à un an de la fin de son mandat.
En 2018, l’Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs saisit l’Autorité de la concurrence dans le but d’obtenir sa position sur une éventuelle séparation en deux entités d’Orange, entre infrastructures d’un côté et activités de service de l’autre. L’AOTA a alors fait état de problèmes répétés d’accès au Génie Civil de l’opérateur historique. “Cette séparation permettrait, notamment, d’éviter de multiples conflits entre les activités de détail et de gros (locations de services de capacité et/ou d’infrastructure à des tiers) en sus d’améliorer la qualité de service et les temps de production associés en plaçant l’ensemble des opérateurs sur la même ligne”, a t-elle argué. L’Autorité de la concurrence a finalement mis un vent aux 45 opérateurs.
A la question de savoir si cela est envisageable, Sébastien Soriano, alors Président de l’Arcep avait déclaré la même année : “Je pose une question aux promoteurs de cette idée : est-ce que la situation au Royaume-Uni est enviable ? BT a été scindé en deux. Openreach, la partie réseau – en monopole –, n’a pas d’incitation industrielle à investir dans la fibre, ni à avoir une qualité de service élevée.”
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