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Mariage Orange/Bouygues : le réseau mutualisé entre SFR et Bouygues ainsi que la répartition des abonnés pourraient compliquer les négociations
Le potentiel rachat de Bouygues Télécom par Orange présenterait plusieurs éléments qui perturberaient ce rapprochement. Comme le note l’hebdomadaire La Lettre A, le devenir du réseau mutualisé 2G/3G/4G en cours de déploiement entre SFR et Bouygues Télécom risque de perturber les négociations entre Stéphane Richard et Martin Bouygues car l’autorité de la concurrence, présidée par Bruno Lasserre, pourrait ne pas laisser SFR partager son réseau avec Orange.
Mais Patrick Drahi, le propriétaire d’Altice, ne l’entend apparemment pas de cette manière : il souhaite faire appliquer l’accord de mutualisation, censé desservir 57 % de la population à l’horizon 2017, durant la phase d’instruction du dossier auprès des autorités de régulation. Cette envie du propriétaire de la maison mère de SFR est compréhensible, car la qualité de son réseau n’a cessé de se dégrader et cet accord reste important afin de pouvoir l’améliorer. Si l’accord est rompu, la marque au carré rouge demandera à Orange le manque à gagner, soit 200 millions d’euros par an sur dix ans.
La question du transfert et de la valorisation des abonnés de Bouygues Télécom (11,9 millions d’abonnés mobile et 2,8 millions pour le fixe) sera certainement un autre point d’incertitude dans ce rapprochement entre les deux opérateurs. Des observateurs anticipent un taux de déperdition de clients (proportion de clients perdus ou ayant changé de produit et service de la même entreprise) supérieurs à 20 %. Sachant qu’un abonné mobile rapporte en moyenne 270 € par an à Bouygues Télécom, l’écart de valorisation pourrait représenter plus de 650 millions d’euros en tout.