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Deezer-Orange : vers une saisie de l’autorité de la Concurrence par Qobuz
Le plaignant est dans un état critique, le site Qobuz, spécialiste de la musique en ligne de haute qualité a lancé depuis quelques semaines une procédure de sauvegarde afin de "reconstituer de la trésorerie et procéder aux ajustements dans l’organisation."
Start-up française également implantée en Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche, Royaume Uni, Irlande, Luxembourg et Pays-Bas, cette dernière peine malgré tout à trouver un modèle économique pérenne. Elle avoue même être "en recherche constante de fonds".
A l’origine de tous ses maux, l’objet de toutes ses critiques : son concurrent Deezer.
Le fondateur de Qobuz et président du label Abeille Musique, Yves Riesel clame depuis de nombreuses années que son concurrent "a créé beaucoup de troubles en installant l’idée qu’un modèle gratuit était possible. Or non seulement cela ne fonctionne pas, mais cela empêche les sites payants de faire leur boulot."
A fortiori, il dénonce le partenariat entre Deezer et Orange, constituant une "distorsion grave de concurrence avec les autres services français, lesquels ont été plaqués au sol" dénonçant le sponsoring d’Orange qui "tue l’écosystème de la musique en ligne et détruit le marché."
Orange propose ainsi, l’abonnement à Deezer Premium gratuitement dans ses forfaits contre un subventionnement de 30 millions d’euros. Cet accord datant de 2010 avec l’opérateur était censé s’achever en 2015, mais a été récemment repoussé d’un an.
Il envisage de nouveau de saisir l’Autorité de Concurrence dénonçant l’abus de position dominante de l’accord Orange-Deezer : "c’est une vieille idée que j’avais eue, jusqu’à présent je me suis concentré sur mon travail plus que sur la procédure. Mais après tout, pourquoi pas y repenser."
Il a été reçu à ce sujet par la Ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin et y à confirmé son souhait de saisir le gendarme de la concurrence. Le fondateur de Qobuz espère également que son entretien avec la ministre servira à pousser son dossier de refinancement auprès de la Banque Publique d’investissement.
Source : Edition Multimédi@