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Les détails de la vérification du réseau Free Mobile: un choix de déploiement inédit selon l’ANFR
Le Point a publié le pré-rapport de l’Agence des fréquences concernant les mesures sur le réseau de Free Mobile A ce stade, 459 stations ont été contrôlées, soit environ la moitié des stations déclarées prêtes à émettre auprès de l’Agence.
Les résultats de ces mesures selon l’ANFR
1/ Il apparaît tout d’abord que le nombre d’antennes déclarées prêtes à émettre s’est stabilisé à partir d’octobre 2011 (955 sites en octobre, 979 en février). Ce nombre diffère de celui communiqué récemment à l’ARCEP qui serait de 735 stations en « service opérationnel », plus faible de 25 %. Parmi les stations contrôlées, 423 d’entre elles (92 %) ont été constatées en émission. En supposant que les taux restent stables pour les stations restant à inspecter, le total des relais en émission devrait approcher le total de 900.
L’examen de l’implantation de ces stations, fait apparaître un choix de déploiement inédit. En effet, alors que la pratique commune des opérateurs consiste à couvrir en priorité les grandes agglomérations et les principales voies de circulation, en favorisant la création de solutions de continuité entre leurs cellules, Free Mobile a implanté bon nombre de ses stations de manière très espacée. La motivation de cette option réside sans doute dans le fait que cet opérateur ait prévu de tirer parti de l’itinérance d’un réseau partenaire à forte couverture. Ce choix maximise néanmoins la longueur de la frontière qui délimite les zones couvertes par le réseau de Free Mobile et accroît ainsi les occasions pour un usager en mobilité de déclencher l’itinérance.
Carte des émetteurs Free Mobile à tester pour le service « voix »
2/ Environ 10 % des stations constatées en émission n’ont pu rendre le service de voix et 15 % n’ont pu fournir le service de téléchargement demandé. Il convient toutefois de relativiser cette constatation car ces stations n’ont probablement pas été déclarées comme « opérationnelles » auprès de l’ARCEP.
3/ Par ailleurs, seules 70 % des stations de l’opérateur en émission sont entrées spontanément en interaction avec le mobile portant une carte Free. Ce chiffre appelle deux commentaires :
Il est atypique que moins de trois quarts des connexions spontanées se réalisent avec le relais de l’opérateur situé à proximité du contrôleur ;
Ce chiffre de 70 % apparaît comme un maximum, compte tenu du protocole de mesure utilisé.
4/ L’ANFR a enfin constaté que lorsqu’un terminal connecté au réseau d’Orange rejoint la zone de couverture de Free Mobile, il semble s’écouler environ 30 minutes avant qu’il ne cherche à rallier le réseau de Free Mobile. Or, ce délai, pour un téléphone en itinérance, est usuellement beaucoup plus bref. En conséquence, lorsqu’un téléphone Free Mobile bascule sur le réseau de France Télécom Orange, il est susceptible d’y rester longtemps compte tenu de ce délai inhabituel et de la configuration du réseau de Free Mobile. Il conviendra d’approfondir l’analyse de ce point.
Conclusion de l’ANFR
Deux approches apparaissent envisageables pour apprécier la couverture d’un réseau mobile :
– calculer une couverture théorique, qui ne tienne pas compte des effets d’itinérance, grâce à un terminal verrouillé pour ne communiquer qu’avec le réseau de l’opérateur testé ; c’est le mode retenu par l’ARCEP pour ses mesures ; il apparaît bien adapté pour les opérateurs n’utilisant que leur infrastructure propre
– évaluer une couverture effective, qui tienne compte des effets d’itinérance, pour un terminal pouvant communiquer non seulement avec le réseau propre de l’opérateur testé mais également avec ceux des opérateurs ayant accepté l’itinérance.
L’ANFR reconnait toutefois a proportion de stations en état de marche paraît rassurante quant à la couverture théorique de l’opérateur. En effet, si le taux de fonctionnement des stations contrôlées se confirme dans la suite des mesures, le potentiel des stations devrait être compatible avec le chiffre de couverture communiqué par l’ARCEP. En outre, la mise en service opérationnel de nouvelles stations au cours du mois de février puis la réserve constituée par les stations en projet (et devant à ce titre débuter leurs émissions moins de dix-huit mois après leur déclaration) devraient accroître ce taux.
L’ANFR remettra son rapport final à la fin du mois de mars 2012. Il comportera la synthèse des mesures effectuées sur l’ensemble des stations que l’opérateur a déclarées prêtes à l’émission.
Il reste maintenant à connaitre la réaction de l’ARCEP qui est la seule autorité légitime à déclarer si un opérateur respecte ses engagements, ce qu’elle a déjà fait pour Free Mobile.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox
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