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Les chaînes indépendantes de la TNT ne croient pas en la volonté du CSA de lancer de nouvelles chaînes rapidement
Or, malgré le discours volontariste de Michel Boyon, se cacherait l’objectif de geler l’arrivée de nouvelles chaînes, au-delà des deux déjà annoncées. « C’est de la dialectique habile» rétorque Christophe Cornillet, Directeur du Pôle Experts NRJ Group, à Univers Freebox, « L’objectif de Michel Boyon n’est pas de créer de nouvelles chaînes (au-delà des 2 annoncées à l’horizon 2015) mais de geler le paysage actuel […] La grande majorité des chaînes HD annoncés ne serait en fait constituée que par le passage en HD de chaînes SD déjà présentes sur la TNT ». Cette situation profiterait bien sûr aux grandes chaînes historiques, qui n’auraient plus à craindre de nouveaux concurrents, et empêcherait les groupes indépendants de se développer en ne leur permettant pas de créer rapidement (car le calendrier a une importance) de nouvelles chaînes.
Techniquement, et en diffusant les chaînes avec la nouvelle norme DVB-T2, il serait en effet impossible d’accueillir huit nouvelles chaînes. « Si, comme le souhaite Michel Boyon, on ne prend que le DVB-T2 (donc en conservant le MPEG-4), cela donne pour plus tard : 8 réseaux (R1 à R8) avec 4 chaînes HD par réseau, soit 32 chaînes maximum possibles », sachant qu’il y a actuellement 28 chaînes nationales sur la TNT, explique Christophe Cornillet. « Sur les 4 nouvelles chaînes possibles dans ce cas, si on retranche les services interactifs (SMAD, HBBTV) et le probable EPG guide des programmes annoncés, il ne reste bel et bien de la place réelle que pour 2 ou 3 chaînes comme mentionné dans le rapport : pas de place pour 8 ! C’est « mécanique ». Changer de décodeur uniquement pour cela n’en vaut pas la peine. » Et de poursuivre « Qui saura le justifier avec succès auprès des téléspectateurs ? »
Des solutions techniques existent, mais il manque la volonté politique
NRJ milite pour sa part pour l’arrivée de la norme de compression vidéo HEVC, bien plus performante que le MPEG 4. «La compression vidéo HEVC apporte un gain de 40% par rapport au MPEG-4 ! Ce gain est cumulatif au DVB-T2 (30% de gain) ; si on emploie les deux couplés comme le demande NRJ cela crée un gain total de 70%. Ce format de compression faciliterait l’augmentation de l’offre ainsi que le passage à l’Ultra HD et à la 3D. C’est bien la preuve que le but est bel et bien de fermer la marché. », explique Christophe Cornillet, « on pourrait aisément garantir la migration des chaînes restées en SD vers la HD. HEVC permet aisément de caser 5 chaînes HD par mux (et il y a qui plus est des réseaux de libres, tel le R9 évoqué dans le rapport Boyon, voir même (R10 à R11 cités dans le rapport France Numérique 2012 publié par Besson fin 2008). » « Leur couverture réelle pratique n’a été étudiée à date qu’en DVB-T (ce qui limite leur intérêt) et non en DVB-T2 + HEVC (qui rendraient ces réseaux viables. »
Une vision du développement du PAF qui semble donc bien loin du discours optimiste du Président du CSA. Si les groupes indépendants de la TNT ne pouvaient plus bénéficier de nouveaux canaux, ils auraient de grande difficultés à lutter de manière non discriminatoire avec les grands groupes audiovisuels. Une vision partagée par d’autres chaînes de la TNT : « C’est bien simple, les pouvoirs publics, l’organe de régulation figent le paysage. Ils nous empêchent de nous développer. Nous sommes prêts, depuis plusieurs mois, à répondre un appel d’offres pour lancer de nouvelles chaînes de télévision sur la TNT et l’appel à candidatures est toujours dans les cartons. Faudra-t-il attendre 2012, voire 2013 pour que nous ayons le droit de créer ces nouvelles chaînes dont le marché a aujourd’hui besoin ? Si nous attendons encore, la télévision connectée se sera implantée en France et nous n’aurons plus les moyens de lutter contre elle ! » expliquait récemment Alain Weill, le PDG de NextRadio TV (BFM TV).
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox
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