14/12
La censure sur Internet débute en France
Malgré les protestations de Free, Orange, SFR, Numéricâble, Auchan et Darty, la justice vient de rendre son verdict quant au blocage des sites de paris en ligne illégaux demandé par l’Arjel. Par décision du tribunal de Grande Instance de Paris ces derniers vont devoir "prendre toutes mesures de nature à permettre l’arrêt de l’accès au service en cause, soit toute mesure de filtrage, pouvant être obtenu par blocage du nom de domaine, de l’adresse IP connue, de l’URL, ou par analyse du contenu des messages"
Pour Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net "Le blocage d’un site web par un fournisseur d’accès peut occasionner un ralentissement du trafic et un risque de censure collatérale d’autres sites hébergés sur le même ordinateur". "Sur un même serveur qui va se retrouver bloqué, vous pourrez trouver par exemple à la fois un site de poker non homologué en France et 100 blogs de dissidents iraniens » a-t-il ajouté.
Des méthodes utilisées par le gouvernement chinois
Cette décision va également autoriser l’intrusion des FAI dans les données qui vont circuler sur leur réseau. Jérémie Zimmermann explique que "Les opérateurs peuvent désormais regarder à l’intérieur des paquets qui transitent sur leur réseau afin d’autoriser ou non la transmission d’informations. C’est une méthode hautement intrusive qu’utilise le gouvernement chinois pour censurer Internet, et cela pose de nombreuses questions quant à la protection des communications privées."
Surtout cette décision va plus loin que les simples sites de paris illégaux puisqu’elle ouvre la voie à une généralisation du filtrage Net en France. Une fois la structure mise en place, il sera en effet très aisé de l’étendre.
Source : Nouvel obs