13/12
Free : La moitié de la population couverte en FTTH dans les prochaines années
Les différents opérateurs fibre étaient invités à s’exprimer sur leur stratégie quant au déploiement d’un réseau très haut débit en France, dans les cahiers de l’ARCEP de janvier-février-Mars. C’est ainsi que Maxime Lombardini y a détaillé le point de vue de Free. Le Directeur Général d’Iliad/Free estime que grâce aux modalités de déploiement définies pour les zones denses, celles-ci devraient être couvertes en grande partie en 2012. De même, les modalités qui se profilent concernant les zones moyennement denses devraient permettre une couverture de celles-ci dans les prochaines années, soit au total 10 à 12 millions de foyers, la moitié de la population.
Concernant le déploiement sur les zone périurbaines et rurales, Free prône une séparation structurelle de France Télécom (d’un coté la boucle locale et de l’autre les activités commerciales et mobile) et milite pour qu’une partie du dividende numérique serve à créer un opérateur mutualisé 4G/LTE permettant à chaque opérateur de proposer des offre haut débit « fixe » dans les zones moins peuplée.
Avec l’autorisation de l’ARCEP, nous vous proposons de découvrir l’intervention de Maxime Lombardini :
Les décisions clarifiant les règles du jeu pour le déploiement de la fibre optique en zone très dense – environ 20 % de la population – vont être adoptées. Conformément à ses engagements, Free en aura équipé la plus grande partie avant fin 2012. Le cadre de régulation pour les zones moins denses sera probablement arrêté au premier semestre 2010. Deux points nous semblent essentiels : définir une architecture permettant la mutualisation effective, et imposer un mécanisme permettant le cofinancement des déploiements par plusieurs opérateurs afin d’éviter la duplication des infrastructures. Ce cadre devra permettre d’éviter l’apparition de monopoles locaux rendant les abonnés captifs.
Séparation structurelle
A ces conditions et sous l’impulsion des pouvoirs publics, les opérateurs devraient être en mesure de déployer au cours des prochaines années des réseaux optiques couvrant au total dix à douze millions de foyers, soit la moitié de la population. Pour aller au-delà, deux grandes voies s’ouvriront alors aux pouvoirs publics. La première, qui mérite d’être rappelée, consisterait à mettre en oeuvre une séparation structurelle de l’opérateur historique entre une entité en charge des boucles locales cuivre et optique d’une part, et une entité en charge des activités commerciales et mobiles d’autre part. L’entité réseau bénéficierait alors de la rente de monopole de la boucle locale cuivre qui s’évapore aujourd’hui en dividendes. Cette rente – trois milliards d’euros par an – pourrait être réinvestie dans le déploiement d’un réseau de fibre ouvert à tous les opérateurs, sur tout le territoire national et sans subventions publiques.
Risque de balkanisation
Sans cette séparation structurelle, le déploiement de la fibre optique en zones périurbaines et rurales devra probablement être soutenu par des subventions dans le cadre de délégations ou de partenariats de service public. Il conviendra alors d’éviter une balkanisation des projets, normes techniques, processus de production et de service après vente, afin que les réseaux déployés soient effectivement utilisables, dans des conditions homogènes, par les opérateurs nationaux. Il faut également maintenir des tarifs d’accès à ces réseaux raisonnables pour qu’ils soient effectivement utilisés.
En tout état de cause, les financements publics devraient être limités au déploiement de nouveaux réseaux optiques. Les opérations dites de « montée en débit » par lesquelles l’opérateur historique fait financer la modernisation de son réseau par des fonds publics et coupe des lignes d’abonnés dégroupés sont inacceptables.
Dividende numérique
Par ailleurs, le dividende numérique nous semble un enjeu majeur pour l’aménagement du territoire.
Nous militons pour la constitution d’un lot de fréquences unique assorti d’une obligation de couverture de 99,99 % du territoire. Ces fréquences seraient opérées en 4G/LTE par un consortium dont Free souhaite être membre. Elles seraient utilisables par tous les opérateurs par l’intermédiaire d’une offre de gros de type Full MVNO Data.
Outre les usages mobiles, les opérateurs pourraient utiliser ce réseau 4G mutualisé pour fournir du très haut débit « fixe » à leurs abonnés, y compris en zone rurale.