Xavier Niel investit dans un tout nouvel assistant vocal made in France issu de Kyutai (Iliad)

Xavier Niel investit dans un tout nouvel assistant vocal made in France issu de Kyutai (Iliad)

Une première stat-up émerge du laboratoire cofondé par Iliad, avec pour ambition de développer une nouvelle IA conversationnelle.

Il y a deux ans, Kyutai voyait le jour à Paris. Ce laboratoire de recherche à but non lucratif s’est donné pour mission de relever les défis majeurs de l’intelligence artificielle en développant des modèles multimodaux open source capables de traiter texte, son, image et autres contenus. Financé par trois mécènes de poids, Rodolphe Saadé, Xavier Niel et Eric Schmidt, Kyutai a rapidement réuni une équipe reconnue dans le domaine.

Suite à plusieurs projets dévoilés,  Kyutai a« commencé à recevoir des marques d’intérêt de pas mal de grosses boîtes dont on n’aurait jamais imaginé qu’elles contacteraient une organisation à but non lucratif pour des solutions de voix », explique Neil Zeghidour, l’un des fondateurs.

Ces sollicitations ont convaincu le chercheur du potentiel commercial de ses modèles audio, ces audio large models développés au sein de Kyutai. Il a donc lancé sa propre entreprise, Gradium, qui vient de réaliser une levée de fonds de 60 millions d’euros en amorçage, l’une des plus importantes de l’année dans la French Tech.

Cette levée a été menée par FirstMark Capital et Eurazeo, accompagnés de DST Global Partners, Eric Schmidt, Xavier Niel, Rodolphe Saadé, Korelya Capital et Amplify Partners. Gradium développe un modèle de fondation destiné à intégrer l’IA vocale dans de nombreux usages: jeux vidéo, centres d’appels, applications d’apprentissage linguistique, etc. « C’est une évidence pour tout le monde que, la plupart du temps, l’interaction avec les machines doit être vocale », souligne Neil Zeghidour, rappelant que les solutions actuelles restent parfois coûteuses ou peu fiables.

La jeune pousse promet une IA conversationnelle fluide, personnalisable et proposée à un prix compétitif. Grâce à un simple prompt, il est possible de générer des voix variées, d’une intonation grave à un accent britannique, ou encore une voix aiguë et lente. Gradium fonctionne aujourd’hui en cinq langues: anglais, français, allemand, espagnol et portugais, avec d’autres à venir.

Comme de nombreuses entreprises du secteur, Gradium met en avant la rapidité de son développement. « En trois mois, nous avons entraîné des modèles, créé une infrastructure, acquis des clients, atteint un niveau où l’on est déjà compétitif avec des boîtes qui ont plusieurs années d’existence », précise son fondateur, passé par Meta et Google DeepMind. Le montant significatif de la levée s’explique par la crédibilité de l’équipe, les besoins en puissance de calcul, l’ampleur du marché visé et la concurrence forte dans l’IA vocale.

Les liens entre Gradium et Kyutai restent étroits. Les équipes de Gradium travaillent toujours dans les locaux du laboratoire, et Alexandre Défossez, directeur scientifique de la start-up, partage ses activités entre les deux structures. De manière inhabituelle, Kyutai détient même une part du capital de la jeune pousse, obtenue directement auprès des fondateurs, sans investissement financier. En cas d’acquisition ou de revente de parts, Kyutai pourra ainsi percevoir une partie des retombées. Pour Neil Zeghidour, ce modèle profite à tout l’écosystème. « Cela crée un écosystème où on peut avoir une recherche fondamentale pérennisée sur le long terme et des boîtes qui ont accès à de la technologie de haut niveau. »

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox