Réseaux sociaux : Emmanuel Macron veut les interdire avant 16 ans, et pourrait utiliser la vérification d’âge comme sur les sites X

Réseaux sociaux : Emmanuel Macron veut les interdire avant 16 ans, et pourrait utiliser la vérification d’âge comme sur les sites X

Les réseaux sociaux entrent dans une nouvelle ère de régulation. Emmanuel Macron veut imposer une vérification obligatoire de l’âge et interdire l’accès aux moins de 15 ou 16 ans, dans un contexte où plusieurs pays, de l’Australie au Danemark, durcissent déjà leurs règles pour protéger les mineurs en ligne.

Lors d’un échange à Saint-Malo, Emmanuel Macron a affirmé vouloir imposer à toutes les plateformes une vérification stricte de l’âge des utilisateurs, avec une interdiction en dessous de 15 ou 16 ans. Le chef de l’Etat a évoqué plusieurs pistes déjà connues dans d’autres secteurs, notamment celle utilisée pour les sites pornographiques. « Ça fonctionne. Cette technique, on peut l’utiliser pour les réseaux sociaux », a-t-il assuré. L’objectif affiché est d’adapter la législation à des outils numériques qui échappent encore largement au cadre posé par la loi de 1881 sur la presse. Cette réflexion doit mener à des décisions concrètes début 2026.

Comme en écho à cette volonté politique, une commission d’enquête a récemment conclu qu’aucun des principaux réseaux sociaux ne pouvait être considéré comme éthique. Une proposition de loi, déposée le 18 novembre, va même plus loin en prévoyant la suspension des comptes déjà existants pour les moins de 15 ans, l’interdiction des smartphones dans les lycées et de nouvelles obligations techniques pour les applications destinées aux mineurs. Le Conseil d’État doit encore se prononcer sur la solidité juridique du texte, une réponse étant attendue dans le courant de l’année 2026. A l’échelle européenne, des députés ont récemment fait une proposition similaire.

Ailleurs dans le monde, une régulation qui progresse rapidement

Pendant ce temps, d’autres pays accélèrent. L’Australie a franchi un cap décisif ce mercredi 10 décembre en imposant aux géants du secteur de vérifier que chaque utilisateur a au moins 16 ans. Sous la menace d’amendes pouvant atteindre 29 millions d’euros par manquement, Meta, TikTok et Snapchat se sont tous mis en conformité. Pour y parvenir, les plateformes comptent sur l’intelligence artificielle capable d’estimer l’âge à partir de photos ou sur la présentation de documents d’identité. Cette première victoire nourrit les ambitions européennes et conforte l’exécutif français dans son projet.

En Norvège, le gouvernement étudie un projet de loi fixant l’âge minimum d’accès aux réseaux sociaux à 15 ans. Le pays s’appuie sur BankID, un système d’authentification bancaire déjà très répandu. L’autorité locale de régulation, la Medietilsynet, préconise une vérification légère, permettant de prouver l’âge sans divulguer d’autres informations personnelles. « Nous ne pouvons accepter que les écrans et les algorithmes prennent le pas sur l’enfance », a rappelé Lene Vågslid, ministre de l’Enfance et de la Famille.

Au Danemark, la Première ministre Mette Frederiksen a relancé le débat en octobre 2025 en affirmant que « le téléphone portable et les réseaux sociaux volent l’enfance de nos enfants ». Son projet de loi prévoit l’interdiction pour les moins de 15 ans, avec une possible dérogation parentale entre 13 et 14 ans. Le texte impose également aux plateformes des contraintes renforcées : contrôle parental obligatoire, contenus adaptés, limitation des fonctionnalités addictives. La mesure pourrait être adoptée dès 2026.

De son côté, Bruxelles joue un rôle central. Le Digital Services Act impose déjà de protéger les mineurs via des obligations de modération et de transparence. En juillet 2025, la Commission européenne a proposé une application de vérification d’âge harmonisée à l’échelle du continent. Ce mini-wallet numérique permettrait de prouver son âge sans révéler d’informations sensibles, en s’appuyant sur les pièces d’identité nationales. France, Danemark, Espagne, Italie et Grèce participent aux tests. Fin novembre 2025, le Parlement européen a recommandé un âge minimum harmonisé à 16 ans pour l’accès libre aux réseaux sociaux, aux plateformes vidéo et aux compagnons IA, avec un mécanisme de consentement parental pour les 13-16 ans.

Source : La Tribune

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox