En pleine incertitude sur son avenir, avec Orange, Free et Bouygues Telecom en embuscade pour racheter une grande partie de ses activités, SFR (Altice France) a dévoilé le 26 novembre des résultats financiers très dégradés au 3ᵉ trimestre 2025, et reste distancé par ses rivaux sur le fixe comme sur le mobile.
Un 3e trimestre enfin dans le vert sur le mobile, mais un chiffre d’affaires qui s’effondre… Sur le plan commercial, SFR affiche un petit mieux sur un segment, surtout comparé au trou d’air du 2ᵉ trimestre. L’opérateur gagne 44 000 abonnés mobiles entre juillet et septembre, alors qu’il en avait perdu 99 000 au trimestre précédent. Sur le fixe en revanche, la base continue de reculer avec 32 000 abonnés en moins, contre déjà 19 000 perdus au 2ᵉ trimestre. Côté fibre, SFR recrute 60 000 clients, un rythme en léger ralentissement par rapport aux 79 000 nouveaux abonnés enregistrés trois mois plus tôt.
Mais dans la bataille des parts de marché, l’opérateur reste clairement derrière ses concurrents : sur le mobile, Free a recruté 100 000 abonnés, Bouygues Telecom 125 000 et Orange 138 000, soit plus du double, voire plus du triple, des gains de SFR. Sur le fixe, le contraste est encore plus net : SFR est le seul grand opérateur dans le rouge, quand Free stagne à 0, Orange progresse de 20 000 abonnés et Bouygues de 79 000 sur la période, selon les chiffres communiqués par les opérateurs.
Financièrement, le tableau est encore plus sombre. Au 3ᵉ trimestre 2025, le chiffre d’affaires d’Altice France (SFR) recule de 9,3 % sur un an pour s’établir à 2,266 milliards d’euros. Le revenu des services fixes tombe à 636 millions d’euros , en baisse de 4,7 % sur un an, pénalisé par l’érosion de la base d’abonnés et la baisse des autres revenus fixes. Du côté du mobile, le chiffre d’affaires décroche à 786 millions d’euros €, soit une chute de 12,8 % sur un an, que le groupe attribue à la pression sur les prix et à l’effet des pertes d’abonnés des trimestres précédents. Au total, les revenus grand public (fixe + mobile, hors terminaux) reculent de 9,4 % à 1,422 milliards d’euros. L’activité B2B baisse quant à elle de 8,1 % à 706 millions d’euros, en grande partie à cause du ralentissement de la construction de prises fibre pour XpFibre.
L’EBITDA ajusté (équivalent de l’EBITDAaL, qui mesure grosso modo ce que génère l’activité avant les investissements et les charges financières) s’élève à 764 millions d’euros, en baisse de 11,4 % sur un an, avec une marge qui recule légèrement à 33,7 %. Si la rentabilité opérationnelle s’érode, l’opérateur doit toujours composer avec une dette très lourde. Malgré la restructuration financière finalisée le 1ᵉʳ octobre 2025, la dette nette pro forma reste colossale, à 16 milliards d’euros (20,7 milliards d’euros en dette nette réelle), avec un coût moyen de la dette qui dépasse 7 % pour Altice France.
Les investissements (Capex) sont en forte baisse, à 373 millions d’euros contre 490 millions d’euros un an plus tôt, ce qui permet mécaniquement de faire grimper l’“operating free cash flow” à 391 millions d’euros, en hausse de 5 % sur un an. Côté bénéfices, le groupe ne donne pas de chiffre détaillé de résultat net dans ce communiqué, mais indique un résultat opérationnel (profit issu de l’activité avant charges financières) de 338 millions d’euros € au 3ᵉ trimestre, en léger recul par rapport au 2ᵉ trimestre.
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