Après avoir misé gros sur la 5G, Bouygues Telecom reconnaît que la technologie n’a pas tenu toutes ses promesses. Face à un retour sur investissement jugé trop bas, l’opérateur se montre désormais prudent face à la 6G, dont la normalisation approche, afin d’éviter de répéter les erreurs du passé.
« La 6G ? On va aborder ce sujet avec prudence. » C’est avec ces mots que Juliette Lallemand Victor, secrétaire générale de Bouygues Telecom, a résumé la position de l’opérateur lors d’une conférence organisée par l’Arcep la semaine dernière. Une déclaration sobre, mais lourde de sens : les opérateurs, échaudés par l’expérience 5G, ne veulent plus vendre du rêve sans garantie.
Cinq ans après son lancement, le bilan est sans appel. « On a surpromis la 5G », reconnaît la représentante de Bouygues Telecom. Présentée comme une révolution technologique censée bouleverser les usages avec la voiture autonome, de la chirurgie à distance, des usines connectées, la 5G s’est révélée bien plus modeste dans ses effets. Surtout pour le grand public, qui s’était vu assailli de publicités et de communications officielles autour de cette technologie, vendant monts et merveilles.
En pratique, elle a surtout permis de soulager le réseau 4G, saturé dans certaines zones, sans pour autant créer de nouveaux usages. Pas d’effet “waouh”, donc, contrairement à la 3G qui avait permis l’accès à Internet mobile, ou la 4G qui avait démocratisé le streaming et la visioconférence. Le constat est d’autant plus amer que les investissements ont été colossaux. Entre l’achat des fréquences en 2020 (2,8 milliards d’euros) et le déploiement du réseau (8,3 milliards entre 2020 et 2024), la facture atteint déjà 11,1 milliards d’euros. Damien Jahan, directeur du développement des réseaux chez SFR, confirme dans les pages du Figaro : « Par rapport à la 4G, nous avons déployé deux fois plus vite. à ce jour, on couvre 85 % de la population. » Pourtant, les revenus du mobile stagnent, passant de 13,3 à 14,9 milliards d’euros en cinq ans, malgré les efforts des opérateurs pour justifier de nouveaux forfaits “premium”.
La pression concurrentielle a empêché toute hausse tarifaire significative : les prix moyens des forfaits n’ont quasiment pas bougé, tandis que les enveloppes de data n’ont cessé d’augmenter. Résultat : les utilisateurs ont gagné en confort, mais les opérateurs, eux, n’ont rien gagné du tout. Il faut dire que le choix de Free Mobile de ne pas la monétiser et de l’inclure directement dans ses offres sans surcoût a certainement coupé l’herbe sous le pied de ses concurrents, qui ont tous tenté au départ de proposer des forfaits 5G plus onéreux, mais n’ont pas vraiment pu proposer une hausse de prix trop notable face aux offres de l’opérateur de Xavier Niel.
Dans ce contexte, Bouygues Telecom préfère jouer la carte de la prudence pour la 6G, dont la normalisation est prévue pour 2029. « Il est encore trop tôt pour dire si la 6G va réellement apporter de nouveaux services ou seulement plus de capacité », estime Juliette Lallemand Victor.
L’opérateur refuse ainsi de répéter l’erreur de communication commise avec la 5G, surpromue avant même d’être pleinement exploitée. En attendant, Bouygues comme ses concurrents se concentrent sur l’optimisation des réseaux existants et l’évolution progressive des usages — une stratégie bien plus réaliste que les promesses de science-fiction qui avaient accompagné la génération précédente.
Source : La Tribune
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