En crise, SFR restera dans le rouge en 2024, pression importante sur sa dette

En crise, SFR restera dans le rouge en 2024, pression importante sur sa dette

La mauvaise passe va se poursuivre chez SFR cette année, l’opérateur n’arrivera pas à compenser l’inflation en augmentant ses prix, il s’attend à une nouvelle baisse de ses revenus.

Après une année noire commercialement en particulier sur le mobile, SFR peut toutefois espérer enrayer la perte d’abonnés sur le fixe grâce à son retour récent à une tarification fixe plus avantageuse. Néanmoins, la crise traversée devrait se poursuivre en 2024 selon Dennis Okhuijsen, le directeur d’Altice Europe : « Nous nous attendons à des revenus en déclin sur 2024, notamment en raison d’un ralentissement des activités de construction [la coentreprise de déploiement des réseaux fibre XpFibre, NDLR] et d’un marché résidentiel toujours compétitif, particulièrement sur le mobile », rapporte Les Echos. En face, Free Mobile fait figure de locomotive en profitant de la hausse des prix de la concurrence dont celle de SFR, alors que Bouygues Telecom et Orange limitent la casse avec des recrutements positifs. La filiale d’Altice a quant à elle finalement perdu plus de 500 000 abonnés sur le segment contre les 315 000 annoncés. Lors du troisième trimestre, l’opérateur a gonflé ses chiffres en intégrant soudainement sa base de clients disposant d’une clé 4G dans ses résultats pour masquer une nouvelle dégringolade.

Si son chiffre d’affaires a reculé de 1,3% pour atteindre 11,16 milliards d’euros en 2023 avec un bénéfice opérationnel (Ebitda) en baisse de 4,3%, la rentabilité ne devrait pas non être au rendez-vous cette année. SFR prévient, il ne sera pas en mesure de compenser l’inflation par une nouvelle hausse des prix sur ses abonnements. De plus, l’activité de sa filiale FTTH Xp Fibre va continuer de ralentir et cela pèsera sur les profits puisqu’elle exploitera moins de lignes FTTH. Tout cela ajouté à une faible réduction des dépenses d”investissement, n’estomperont pas la hausse des taux d’intérêt sur le montant de ses emprunts, la pression sur la dette ne faiblit donc pas.

Pour l’année 2024, Altice France a confirmé sa stratégie axée sur la réduction de sa dette, alors que celle-ci dépasse les 24 milliards d’euros à la fin de 2023 (contre plus de 23 milliards fin 2022). Les dirigeants ont également réitéré leur intention de poursuivre l’évaluation de nouvelles cessions potentielles (Xp Fibre pour 10 milliards d’euros, La Poste Mobile) afin d’apaiser les créanciers. Pour l’heure les cessions annoncées de ses data centers et d’Altice Media (BFM RMC) ne sont pas finalisées, et sa dette apparaît supérieure à six fois son Ebitda contre un ratio de cinq initialement prévu. Pour atteindre le niveau de désendettement espéré, Altice estime que les créanciers doivent aller dans le sens “de transactions à prix réduit”.

 

 

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox