Orange : un syndicat dénonce “une politique de violence sociale aux analogies troublantes avec celles de l’époque Lombard”

Orange : un syndicat dénonce “une politique de violence sociale aux analogies troublantes avec celles de l’époque Lombard”

La politique sociale actuelle d’Orange présente ressemble avec celle ayant entraîné une vague de suicide chez l’opérateur en 2008 selon la CFE-CGC.

Entre des plans de départ volontaires, la fermeture d’Orange Bank ou la réduction du nombre de sites, Orange semble renouer avec ses vieux démons. C’est en tout cas l’inquiétude de la CFE-CGC, alors que la crise des suicides de France Télécom fait à nouveau l’actualité avec la sortie du documentaire “Par la fenêtre ou par la porte” dans les salles de cinéma. Difficile d’oublier cette politique de management toxique qui a entraîné 35 suicides entre 2008 et 2009 et des problèmes de santé grave pour bien d’autres employés.

Un traumatisme qui rend les syndicats particulièrement vigilants chez Orange. Et les réorganisations fréquentes lancées depuis l’arrivée de Christel Heydemann au poste de directrice générale en avril 2022 rarivent de mauvais souvenirs chez la CFE-CGC.  “La nouvelle équipe, mise en place progressivement depuis deux ans, maîtrisant assez mal la culture et les métiers d’Orange, adopte une politique de violence sociale aux analogies troublantes avec celles de l’époque Lombard (époque de la vague des suicides ; NDLR)” , estime l’organisation. « L’obsession de la réduction des coûts, la volonté de recourir aux délocalisations, à la sous-traitance, et de supprimer des emplois en France est de retour. »

La branche Business a été restructurée avec ce qui était présenté comme un plan de départs volontaires touchant 643 postes. Pour le syndicat, il s’agissait surtout d’un plan social déguisé, dans le but de « bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux pour diminuer le coût des départs », la direction ayant déjà annoncé que ces postes seraient quoi qu’il advienne supprimés. «Les emplois ne sont nullement supprimés en raison d’une forte décroissance de l’activité, mais font l’objet d’une délocalisation à l’Ile Maurice, à Madagascar ou en Inde » explique la première organisation syndicale chez l’opérateur historique. Elle estime par ailleurs que « les personnels visés par une suppression de poste se verront soumis à de très fortes pressions : partir avec un chèque via le plan de départs volontaires, choisir un poste de moindre intérêt – aucun dispositif de reclassement digne de ce nom n’étant prévu – ou être licencié ».

Ce n’est pas la seule division touchée : Orange Bank devrait être racheté et un nouveau plan de départ devrait être enclenché, ce qui inquiète les employés du centre de relation client basé à Amiens. Le personnel en boutique également n’apprécie pas la nouvelle, puisque l’activité bancaire permettait d’obtenir de meilleures primes. D’autant qu’aucune compensation n’est prévue.

La CFE-CGC a relancé l’Observatoire du stress et des mobilités, qui est à l’origine “des travaux qui ont permis de comprendre les mécanismes de violence sociale mis en œuvre chez France Télécom, qui ont conduit certains collègues à mettre fin à leur jour“. D’après une enquête de Marianne, en 2022 et 2023, une dizaine de salariés ont mis fins à leurs jours. Si ces actes dramatiques peuvent avoir de nombreuses causes complexes, trois d’entre eux auraient déjà été reconnus par l’entreprise comme des “accidents de service”.

Source : zdnet

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox