15/12
Orange défend le contrat d’itinérance avec Free, mais demande l’arrêt du “massacre des télécoms”
Stéphane Richard a accordé une interview au Figaro dans laquelle il revient sur l’accord d’itinérance qu’il a signé avec Free et qui est attaqué par les autres opérateurs historiques. « Le procès en sorcellerie qui nous est fait sur l’itinérance est l’expression de la déception de nos concurrents. Cet accord d’itinérance est très bon pour France Télécom. Les actionnaires et les analystes ne l’ont pas mesuré à sa juste valeur. Il a un effet amortisseur sur la baisse des marges. Hors itinérance, nous devrions perdre entre 1,5 et 2 milliards d’euros de marge d’Ebitda sur deux ans. Or l’accord d’itinérance devrait nous rapporter beaucoup plus que 1 milliard d’euros sur trois ans comme annoncé initialement. Ces revenus suivent la pente du succès commercial du 4e opérateur. Ce contrat aura des effets bénéfiques sur plusieurs années. Sans itinérance, le choc financier aurait été important pour Orange. Enfin, les tarifs de l’itinérance ne sont pas à l’origine de l’agressivité de Free sur les prix comme en attestent le coût, nettement supérieur au milliard d’euros sur trois ans » explique le PDG d’Orange. Ce dernier reconnait également que Free a stimulé l’innovation dans les box, mais qu’il n’en sera pas de même dans le mobile, les technologies comme la 4G existant déjà avant l’arrivée du 4ème opérateur.
En revanche, Stéphane Richard « reste circonspect sur le bilan réel pour la collectivité en termes de recettes fiscales évaporées, d’emplois supprimés, et la baisse des investissements. » Il déplore que la France soit devenu « le pays du low cost » et détail les résultats d’une enquête qu’il a diligenté : « Nous avons fait une étude pour un forfait illimité classique. Il coûte 20 euros en France, 38 euros en Grande-Bretagne, 40 à 60 euros en Allemagne, Italie et Espagne et 70 euros aux États-Unis. »
Pour Stéphane Richard, la baisse des prix ne peut pas être le seul objectif du secteur des télécom. « Je veux que nous sortions du discours qui consiste à dire que l’avenir des télécoms, c’est payer moins cher et réduire les coûts. Le marqueur de cette dérive est notre cours de Bourse qui est aujourd’hui injustement déprimé car, aux yeux des investisseurs, nous cumulons les défauts d’être dans les télécoms, dans la zone euro et soumis à la pression concurrentielle formidable du marché français. Arrêtons ce massacre des télécoms. » a-t-il déploré
Source : Le Figaro