Free répond à 3 questions de l’Arcep sur les réseaux mobiles

Free répond à 3 questions de l’Arcep sur les réseaux mobiles

Pour dresser le bilan de l’année 2023 sur les réseaux, l’Arcep a interrogé plusieurs dirigeants d’opérateur, dont Nicolas Thomas, directeur général de Free.

Nommé directeur général de Free en février 2023, Nicolas Thomas a été interrogé par le régulateur des télécoms au sujet du dispositif de couverture ciblée qui vise à apporter un réseau mobile à certaines zones en étant privées. L’opportunité pour lui de revenir sur l’idée de l’opérateur de proposer un New Deal 2, pourtant critiqué par de nombreux acteurs dont ses concurrents, mais aussi l’Avicca. L’opérateur a donc pu expliquer, dans le nouveau rapport “Territoires connectés” de l’Arcep, le cheminement de pensée qui a mené à cette proposition de financer lui-même 1200 nouveaux sites dans les zones qui en ont besoin.

Quel bilan dressez-vous du dispositif de couverture ciblée ? Quels types de difficultés avez-vous rencontrés ?

Le dispositif de couverture ciblée est un succès industriel. La couverture de la population et du territoire français excède désormais largement celle de nos grands voisins. C’est assez rare pour être noté, l’Allemagne s’inspire aujourd’hui du New Deal français et le régulateur a proposé aux opérateurs allemands de proroger leurs fréquences en échange d’une extension de leur couverture.

Free Mobile a joué un rôle-clé dans le dispositif en activant plus de 840 sites (chiffres à fin mai 2024) et 1 300 à terme. Nous avons évidemment rencontré et surmonté quelques défis techniques, de construction ou d’alimentation électrique dans les zones les plus isolées, par exemple sur le GR20 en Corse. Aucun n’a été rédhibitoire.

Le dispositif de couverture ciblée est également un succès politique. Les télécoms sont un service essentiel et la préoccupation des élus locaux pour améliorer l’accès de leurs concitoyens à ce service est totalement légitime. En zone très rurale, le dispositif de couverture ciblée est venu apporter une solution concrète et rapide aux élus locaux et aux usagers.
Mais le dispositif arrive à son terme. Si rien n’est fait il n’y aura plus de sites à attribuer, les équipes départementales et le dispositif seront démembrés en 2025. Nous pensons que ce serait un gâchis, et qu’au contraire, un quota de nouveaux sites par an doit être maintenu.

Quelles sont vos perspectives de déploiements dans les territoires ?

Nous avons donc proposé au Gouvernement et au régulateur que certaines de nos fréquences actuelles soient prorogées à concurrence de 20 ans en l’échange de la construction de 1 200 nouveaux sites dans le cadre du dispositif de couverture ciblée.

Ces sites seraient techniquement identiques à ceux du dispositif de couverture ciblée actuel, ils émettront les fréquences de tous les opérateurs qui le souhaitent et pourraient être sélectionnés selon le même processus. La seule différence est que ces sites seront financés intégralement par Free.
Les autres opérateurs sont évidemment libres de proposer eux aussi une prorogation de certaines de leurs fréquences en échange d’un abondement supplémentaire du dispositif de couverture ciblée. L’unanimité n’est néanmoins pas requise, et le seul engagement de Free suffit à construire 240 sites par an pendant cinq ans.

Quels usages, nouveaux ou accrus, anticipez-vous à horizon 2030 et comment préparez-vous le réseau ?

Nous anticipons une croissance soutenue des besoins de couverture et d’utilisation des données, plutôt qu’une révolution des usages sur le marché résidentiel. En 2030, les réseaux seront intégralement 4G et 5G. L’efficacité spectrale accrue et nos efforts de densification permettront d’accompagner l’évolution des besoins de nos abonnés.

En parallèle, le développement de la 5G stand alone permettra à Free de proposer de nouvelles solutions sur le segment professionnel, en termes de réseaux privés notamment.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox