Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom réclament 2 milliards d’euros à Apple, Amazon, Google, Netflix et consorts

Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom réclament 2 milliards d’euros à Apple, Amazon, Google, Netflix et consorts

La Fédération Française des télécoms, avec qui s’associe Free pour cette demande, remonte au créneau pour faire payer les géants du numérique, en estimant les coûts générés par leurs activités pour les opérateurs.

Le sujet est de nouveau remis sur la table. Dans une note envoyée à Bruxelles en octobre, la fédération regroupant Orange, Bouygues et SFR réclame de nouveau une contribution financière aux “GAFA”. S’il ne fait pas partie de la FFT, Free s’est par ailleurs associé à la demande auprès de l’Union Européenne.

Les activités d’Apple, Amazon, Facebook, Netflix ou encore Google engendrent ainsi “pour les quatre opérateurs, les coûts générés par les six utilisateurs identifiés sur mobile sont estimés à près de 1,5 milliard d’euros par an, et environ 500 millions d’euros sur les réseaux fixes ”. Une somme activement réclamée par les opérateurs pour une raison assez simple : ces acteurs sont les plus gourmands en bande passante. A titre d’exemple, Netflix a consommé près de 20% du trafic en France en 2021 et 51% du trafic vers les abonnés Orange, Free , SFR et Bouygues Telecom provenait des cinq grands fournisseurs de contenus Netflix, Google, Akamai (Disney+) , Facebook et Amazon.

Si les opérateurs n’entendent pas mettre en place de barrière pour les nouveaux entrants, ils entendent cependant déterminer un seuil d’utilisation du réseau à partir duquel il faudra payer. L’enjeu est en effet d’évaluer le volume de trafic de chaque plateforme durant les heures de pointe, soit de  20h à 22h et d’en calculer la moyenne sur 12 mois pour facturer les acteurs utilisant énormément de bande-passante.

Le sujet est par ailleurs déjà examiné par l’Union Européenne, avec par exemple une large consultation abordant ce sujet mais pas seulement dès l’année prochaine. Pour Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur et au numérique, le sujet ne doit pas se restreindre uniquement au numérique. « Il faut se demander si notre régulation des réseaux, pensée à l’époque de l’ouverture à la concurrence des réseaux de cuivre, est encore adaptée, alors que se profilent le métavers et ses flux massifs de données » expliquait-il en septembre dernier.

La position de Free

Jusqu’à présent plus discret sur la question, Iliad, maison-mère de Free et 6e groupe de télécommunications en Europe, avait commenté cette volonté lors de la Journée des communautés Free le 24 septembre dernier. “Si on veut nous donner de l’argent, on est toujours d’accord. La consommation est énorme pour plusieurs services Netflix cela se compte en  térabits, Youtube a le même problème et même Twitch devient énorme”, a déclaré Xavier Niel, fondateur de Free.

Reste aussi la neutralité du Net. En juin dernier, 34 ONG européennes oeuvrant pour la défense des libertés ont rappelé à la Commission européenne l’importance ” de permettre aux internautes d’utiliser la bande passante de leur opérateur comme ils veulent : pour Netflix, YouTube, Facebook, ou un petit site local “. Le risque serait alors que les opérateurs en dépit de leurs intentions favoriseraient les gros fournisseurs de contenus qui paieraient en conséquence. Pour Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, “Free a toujours défendu la neutralité du net et on estime qu’il faudra trouver un équilibre pour la préserver avant tout”.

Source : l’Informé via Frandroid

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox