TF1 et M6 jettent l’éponge, les deux groupes ne fusionneront pas

TF1 et M6 jettent l’éponge, les deux groupes ne fusionneront pas

Bouygues et RTL Group annoncent l’abandon du projet de fusion entre TF1 et M6.

Leur mariage était mal embarqué, il n’aura finalement pas lieu. Un mois avant la décision finale, les groupes TF1 et M6 décident de mettre un terme à leur projet de fusion annoncé en mai 2021, c’est un retour à la case départ.

“Cette décision intervient après l’audition des parties par le Collège de l’Autorité de la Concurrence, les 5 et 6 septembre derniers, pour défendre l’intérêt et la nécessité de l’opération. À la suite des débats avec l’Autorité et malgré les remèdes additionnels proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle”, a annoncé hier un communiqué commun. En accord avec les autres parties, Bouygues a décidé de mettre fin au processus d’examen de l’opération devant l’Autorité de la Concurrence.

TF1 et M6 déplorent que l’autorité administrative indépendante n’ait pas pris en compte “l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français.” Les géants de l’audiovisuel français restent convaincus que ce mariage aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales.

En juillet dernier, un rapport d’instruction des services de l’Autorité de la concurrence a présagé de la suite des événements en mettant en exergue des « problèmes de concurrence significatifs »,  en particulier à propos de la publicité.

Le gouvernement s’est montré quant à lui plutôt favorable à l’opération. Bercy a tenu une position plus souple concernant plusieurs points, notamment sur la question du marché de la publicités et du risque présenté par la création d’une entité représentant 70% du secteur. Roselyne Bachelot alors ministre de la culture avait pour sa part déclaré “cette fusion ne m’inquiète pas. Nous avons besoin de groupes forts dans l’audiovisuel privé qui assurent des programmes gratuits de qualité… Si certains ont qualifié [le nouveau groupe] de géant de l’audiovisuel, ces groupes restent des nains au niveau international.” Le ministre actuel, Rima Abdul Malak a annoncé fin août “comprendre la logique” derrière l’opération.

Pour sa part, le président du directoire de Canal+, a finalement résumé la situation à merveille cette semaine : « D’un point de vue de la concurrence, théoriquement cette fusion est impossible. Peut-être demain, mais aujourd’hui non. »

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox