14/12
Xavier Niel souhaite consacrer une partie de sa fortune “pour la mettre au service de projets utiles pour mon pays.”
C’est à travers une interview croisé entre Edgar Morin, sociologue et philosophe français et Xavier Niel, fondateur de Free et de 42, que les deux hommes vont remettre en question le système éducatif français. S’il estimait que la France est un paradis fiscal pour entreprendre et transmettre son entreprise, il est très amer contre un ascenseur social qui est en panne :
"Quels espoirs peuvent avoir un nombre croissant de jeunes qui vont avoir bien du mal à bénéficier d’un système trusté par quelques castes autoproclamées ou autres grands serviteurs de l’État, dont la gestion s’est par ailleurs révélée médiocre ?"
Pour lui, "les jeux sont faits presque depuis la naissance. On reproduit les vieux schémas et on se prive de la richesse de la diversité. L’intégration n’est pas notre fort. Et quel dommage ! "
Il estime ainsi qu’il faudrait refondre tout le système éducatif français, mais que "le problème, c’est que l’État n’a plus d’argent. Pas d’argent, pas de réformes. II n’y a plus de vision et de courage pour affronter les corporatismes."
Si, pour lui, la France dispose de "très bons maîtres et de très bonnes écoles", il estime néanmoins que "l’Éducation nationale passe plus de temps à s’interroger sur elle-même qu’à se demander ce qu’elle doit faire pour les enfants."
Les deux hommes estiment donc que la société civile doit prendre le relais et apporter des solutions comme il le fait avec 42 ou encore avec la Halle Freyssinet. Il y consacre et y consacrera encore une partie de sa fortune "pour la mettre au service de projets utiles pour mon pays."
À l’instar d’Edgar Morin, il estime qu’il faut revoir complètement la manière d’enseigner aux jeunes. Ce que lui et ses co-fondateurs ont mis en place avec 42, c’est une autre façon d’apprendre : "on pense que chacun peut étudier la même chose, au même age et à la même heure ce qui est absurde." Son école est donc ouverte 24/24h, 7/7 jours, 365 jours par an.
Il souhaite également désacraliser le rôle du professeur : "Il arrive même que les étudiants notent leurs encadrants et que les élèves se notent entre eux. […] Nos professeurs sont des chefs d’orchestre."
Enfin pour lui, apprendre est un savoir qui peut et doit se travailler en équipe : "chez nous, travailler ensemble, c’est collaborer. A l’école c’est tricher ! "
Source : Madame Figaro