Oui aux antennes-relais de téléphonie, mais pas sur les cheminées industrielles. Une nouvelle charte va être signée pour mieux protéger ces vestiges de l’assaut des telcos.
“On se calme”, tel est le message envoyé aux opérateurs par Roubaix, ville du nord de la France. Pas question en effet de voir les antennes-relais de téléphonie mobile continuer à se multiplier sur les chemines d’usine qu’elle considère comme son patrimoine industriel et souhaite ainsi protéger. Au-delà de l’atteinte à l’esthétique dont sont régulièrement accusées les antennes, cela peut amener à une fragilisation de la structure de la cheminée.
Roubaix estime avoir laissé les opérateurs en roue libre et compte à présent se montrer plus stricte concernant ce type de projet. Un vote doit lieu ce jeudi soir lors d’un conseil municipal, afin de faire passer une nouvelle charte autour de la téléphonie mobile.
“Tout projet d’installation peut potentiellement être une menace pour l’intégrité plastique et à terme, la préservation de la cheminée”, indique cette charte. “C’est une longue histoire et un patrimoine qu’on doit préserver. Il y a eu des incidents avec des cheminées fragilisées par les antennes-relais, et l’idée c’est que ça ne se renouvelle pas”, explique Isabelle Paris, adjointe au maire de Roubaix en charge du numérique.
Deux mesures en ressortent. La première concerne les cheminées avec un couronnement, soit un dispositif ornemental. Plus question d’y poser une antenne. La seconde prend en compte les autres cheminées et rend possible la pose d’une antenne “à condition que les câbles passent à l’intérieur du fût et que les antennes-relais soient intégrées de manière invisible à un prolongement contemporain, ou sous un cache ne nuisant pas à la lecture patrimoniale de la cheminée”.
L’idée n’est donc pas de priver les opérateurs de ces édifices attractifs de par leur hauteur, mais de les forcer à prendre toutes les précautions nécessaires, en faisant notamment appel aux “rares artisans du patrimoine spécialisé”. Il s’agit en effet de préserver les 37 cheminées que compte aujourd’hui Roubaix, aussi appelée “la ville aux 1 000 cheminées”, après en avoir perdu de nombreuses au fil des années.
Menaçant de s’écouler, après avoir été fragilisée par le support d’antennes-relais, une cheminée de 42 mètres de haut et datant de 1865 a du être démolie en 2019, ce qui avait alors suscité une vive émotion au sein des fervents défenseurs du patrimoine.
L’antenne démolie en 2019 (crédit photo Association le Non-Lieu)
Source : La Voix du Nord
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