Le droit au très haut débit prévu par le gouvernement surveillé de près par l’UFC-Que Choisir
Le gouvernement entend instaurer un droit assurant une connexion internet d’au moins 30 Mbit/s à tous les foyers français. Cependant, l’UFC-Que Choisir se méfie de la promesse et propose d’aller plus loin.
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications a annoncé en fin d’année, à l’occasion des voeux pour 2023 de l’Arcep l’ambition de l’État de créer “un droit au très haut débit pour tous à un prix abordable“. Cependant, Alain Bazot, président de l’association de consommateurs UFC – Que Choisir, estime que “le propos tenu par le ministre est on ne peut plus curieux“.
Il rappelle par ailleurs que les détails de ce droit restent encore inconnus, si ce n’est celle de fixer le niveau minimal de service à 30 Mbit/s. Or, selon le gouvernement , 100% du territoire français était selon le gouvernement déjà couvert d’accès à Internet en très haut débit qui commence justement à ce niveau précis. “Autrement dit, garantir un droit au très haut débit n’est pas très engageant, si tout le monde y a déjà accès. Mais peut-être que le ministre a en tête que la réalité sur la couverture fixe est moins réjouissante que celle proclamée par les pouvoirs publics ? Cela ne m’étonnerait pas” souligne-t-il dans un billet publié sur le site de l’association.
Il pointe ainsi du doigt le fait que le gouvernement se base sur les débits maximaux théoriquement disponibles mais que la qualité réelle des connexions mesurées sur le terrain est “souvent nettement inférieure, en particulier pour les technologies hertziennes comme la 4G fixe et le satellite“. De plus, le président de l’association ne manque pas de rappeler la récurrence de problèmes de raccordement à la fibre optique et indique que ” beaucoup de consommateurs sont toujours privés d’un accès à Internet de qualité suffisante, quand bien même les chiffres officiels sur la couverture en Internet prétendent que pour eux, tout va bien.”
Ainsi, face à la situation actuelle, l’UFC-Que Choisir privilégierait la création d’un droit “opposable” au très haut débit. “ La différence est notable : avec un droit opposable, si les débits minimaux ne sont pas atteints, les consommateurs devront être en droit d’obtenir des compensations financières de la part des pouvoirs publics ou des opérateurs” développe son dirigeant. Ce n’est cependant pas le seul point sur lequel des réserves sont émises.
“Reste la question de ce que le gouvernement considérera comme « prix abordable »” indique-t-il, invitant ainsi le gouvernement à impliquer les représentants des consommateurs pour définir l’offre afin “d’aller au delà de l’effet d’annonce“. De quoi garantir, selon l’UFC-Que Choisir, une offre n’étant pas dégradée et un tarif réellement accessible en ces temps où Orange, Bouygues et SFR annoncent augmenter les prix.