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L’Arcep annonce sa collaboration avec l’application Wehe pour détecter le bridage de flux internet
Le 12 Novembre dernier, l’Arcep a présenté lors de l’Internet Governance Forum une application d’analyse de réseau développée en partenariat avec la Northeastern University de Boston.
Vous êtes-vous déjà demandé si votre FAI ralentissait un certain trafic par rapport aux autres ? C’est la question à laquelle l’Arcep veut répondre.
Pour pouvoir tester le bridage de certains services, l’institution indépendante a travaillé avec les développeurs de Wehe, une application américaine créée dans le cadre d’un étude d’une université de Boston. Un travail qui dure depuis un an et qui a donc été présenté en début de semaine.
Disponible sur l’Apple Store et aussi Google Play, l’application a pour but de permettre de réaliser des tests de réseaux partout en France grâce à des simulations de services générant un certain trafic. Dans un communiqué de presse, l’Arcep détaille le fonctionnement de l’application.
Une procédure d’analyse bien huilée
Wehe a pour but de déterminer si un opérateur est susceptible de brider ou, au contraire, favoriser certains services dans la gestion du flux demandé. L’application simulera ainsi une activité particulière que l’opérateur traitera comme s’il s’agissait d’une application proposant ce type de service. La deuxième partie du test consiste ensuite à fournir un contenu chiffré, que l’opérateur ne peut lire et de comparer les résultats entre le contenu identifié comme appartenant à un service particulier et le contenu invisible. Après plusieurs répétitions de ces deux opérations afin d’éviter de baser le test sur un potentiel pic du réseau ou à l’inverse, un moment de faiblesse, l’application pourra déterminer s’il existe une réelle différence de traitement.
Dans son communiqué, l’Arcep a fourni une infographie explicitant le fonctionnement de son application.
Si une potentielle discrimination envers un service est identifiée, des tests supplémentaires seront proposés par Wehe pour confirmer s’il s’agit d’une véritable volonté de l’opérateur inscrite dans le DPI (Deep Packet Inspection). Pour rappel, le DPI est une activité visant à analyser un contenu pour le brider, le prioriser ou détecter d’éventuelles intrusions. Si c’est le cas, l’Arcep peut être prévenue via l’application.
Une application pour renforcer la veille de l’Arcep
Car en effet, la collaboration de l’autorité des télécoms française ne s’est pas limitée à un financement pour adapter l’application au territoire français. L’Arcep a annoncé avoir collaboré avec le directeur de recherche Dave Choffnes et son équipe sur de nombreux points. Ainsi, elle s’est assurée que l’outil soit plus fiable et réduise les risques de faux positifs, à aidé au développement d’une nouvelle fonctionnalité analysant les éventuelles règles du DPI… Mais a aussi aidé sur des aspects plus pratiques, notamment l’hébergement de l’appli en France, sa traduction et son adaptation au marché français… Et a voulu bien sûr intégrer une fonctionnalité permettant de lui signaler d’éventuels tests positifs.
Pour le gendarme des télécoms, c’est une application qui a pour but à la fois d’informer l’autorité sur d’éventuelles infractions à la neutralité du net, mais aussi de sensibiliser le public à cette neutralité. Ainsi, c’est une plateforme qui se souhaite citoyenne en informant les autorités d’un éventuel manquement aux engagements des opérateurs de ne faire aucune discrimination entre différents flux sur internet. On peut d’ailleurs déjà voir sur une carte les tests déjà effectués et comparer les gros services mais également les opérateurs entre eux.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox
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