Le secrétaire général d’Orange s’est confronté à la filière des télécoms en abordant notamment le sujet du réseau cuivre. Le message est clair.
Nicolas Guérin n’a pas mâché ses mots durant l’évènement “Territoires connectés” de l’Arcep. La question du réseau cuivre et de son extinction a été abordée ainsi que de potentielles obligations de qualité de service sur l’ADSL délivrée par le réseau vieillissant en attendant sa fin de fonctionnement prévue pour 2030.
Pour rappel, l’idée est de procéder en deux étapes : une fin de commercialisation d’ici à 2025 puis une coupure technique effective du réseau par plaques jusqu’à 2030. Si le fait de fermer le réseau cuivre ne fait pas débat, le plan d’Orange est critiqué par ses concurrents. Notamment le risque qu’Orange en profite pour encourager ses abonnés cuivre à passer à ses offres fibre, augmentant ainsi sa part de marché. “2030, ça peut paraître lointain, mais ça ne l’est pas. Nous avons besoin de ce temps pour ne pas brusquer les consommateurs et les entreprises. Il faut prendre ce temps. Notre plan est ambitieux, concret, disponible, avec une route tracée. Techniquement, il n’y aura pas de problèmes, sauf peut-être sur le marché des entreprises” répond Nicolas Guérin.
Cependant, en plus de fermer ce réseau, Orange est supposé maintenir une certaine qualité de service pour les quelques 21 millions de Français l’utilisant encore. A ce sujet, Nicolas Guérin a tout de suite mis les points sur les i devant les parlementaires présents à l’évènement s’étant déroulé jeudi dernier. « Si vous nous mettez des obligations de qualité de service sur le cuivre, vous les financez ! » a-t-il lancé. L’opérateur historique rappelle que chaque année, il investit 500 millions d’euros dans le réseau cuivre avec 615 000 interventions. “Or en face, nos revenus tirés du cuivre baissent chaque année de dizaines de millions d’euros. Orange est un acteur privé, coté en Bourse. Nous sommes prêts à tout, mais il faut que l’équation économique soit réglée.”
Sur ce point, une épineuse question devra être tranché par l’Arcep : une éventuelle hausse de tarif du dégroupage, soit le prix payé par les opérateurs concurrents pour utiliser le réseau cuivre. Un changement réclamé par Orange depuis longtemps et qu’il estime nécessaire, sans quoi le réseau cuivre va “continuer de se dégrader“.
Source : Les Echos
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