Xavier Niel se confie sur l’École 42 dans “l’Effet Papillon” de Daphné Roulier sur Canal +

Xavier Niel se confie sur l’École 42 dans “l’Effet Papillon” de Daphné Roulier sur Canal +

Dans son documentaire L’Effet Papillon présenté par Daphné Roulier, Canal + a proposé le 10 octobre dernier une émission sur "les milliardaires : nouveaux utopistes", parmi lesquels on retrouve Xavier Niel et son École 42.

Le fondateur de Free se tourne de plus en plus vers l’éducation, avec autant d’énergie que pour les télécoms. Avec l’École 42, il propose des études gratuites pour les personnes sélectionnées, qui lui coûte 6 millions d’euros par an. 

Une école qui dispose de trois plateaux différents composés de nombreux bureaux équipés avec des ordinateurs de la marque à la pomme. Ils sont 50.000 à 100.000 jeunes à s’inscrire en ligne pour ensuite passer un test de logique. Seulement 3.000 d’entre eux pourront ensuite arriver jusqu’à l’école 42 et y travailler pendant un mois. 

"Il n’y a pas de prof, uniquement des tutos en ligne"

Grâce à cette période d’un mois, "on teste leur vraie motivation à vouloir s’en sortir, leur capacité à résister à la pression et aussi leur envie". Ils passent donc leur temps à coder jour et nuit. Ils ne seront que 800 à arriver jusqu’au bout. Comme l’indique Daphné Roulier dans le documentaire, "le monde selon Xavier Niel, il faut s’accrocher. Il n’y a pas de prof, uniquement des tutos en ligne, et les "élèves" progressent par paliers et parfois par équipes pour s’entraider"

Les jeunes se corrigent alors mutuellement. Comme en témoigne l’un d’entre eux, "on a fait tous les deux la même chose hier. Lui me corrige aujourd’hui et moi je le corrigerais un autre jour. On a appris en même temps et on va potentiellement apprendre de nos erreurs en même temps"

Et cette école est prise au sérieux. "C’est à nous de gérer tout de A à Z. On n’a pas le droit à l’erreur." Ils se posent alors une autodiscipline, en se permettant par moments de se changer les idées avec des jeux vidéo, mais sans en abuser. 

"Je trouve ça totalement pourri le système scolaire en France"

Ouverte 365 jours par an et 24h/24, l’école sert même de chambre pour certains. Pas question d’apporter leurs meubles, mais ils peuvent profiter d’un coin de canapé pour se reposer avec leur duvet et profiter ensuite des douches des locaux. Raison pour laquelle les serviettes s’installent dans l’escalier pour sécher, comme le montre le documentaire

L’École 42 accueille aussi bien des étudiants, des actifs que des chômeurs, dont la moitié n’ont pas le bac. C’est en fait, "une école pour ceux qui n’aiment pas l’école". Comme le confirme l’un des programmeurs présents, "Moi j’ai le bac j’aurais pu faire une scolarité classique, mais je trouve ça totalement pourri le système scolaire en France et justement cette école est adaptée pour des gens comme moi et aussi pour des gens qui n’ont pas le bac".

"Les personnes qui arrivent ici ont appris l’équivalent d’un BTS informatique en un mois, donc elles sont la soif d’apprendre, d’avancer et de progresser, mais aussi une envie de réussir. Ce sont eux qui changeront le monde", affirme Xavier Niel à Daphné Roulier.

"42, je n’aurais pas pu la créer de manière publique, je ne sais pas le faire"

En étant la 10ème fortune de France avec 8 milliards d’euros, Niel peut se permettre de financer. Daphné Roulier informe qu’il "y a peu de philanthropes (personne qui cherchent à aider les hommes matériellement et moralement). Aux États-Unis, les philanthropes représentent 2 % du PIB, alors qu’ils sont 10 fois moins en France"

"La France est un pays plus ancien de culture de passé. Les États-Unis sont un pays plus moderne où l’ascension sociale a fonctionné". Dans le monde, avoir trop d’argent deviendra un problème selon Xavier Niel, et il y aura donc un besoin de partager. 

"42, je n’aurais pas pu la créer de manière publique, je ne sais pas le faire. Et ça n’aurait pas eu la même image, et ça n’aurait pas fonctionné parce que nous sommes dans un monde atypique". En effet, les personnes intégrant l’École 42 peuvent faire 450 heures par mois. "On est obligé de casser les barrières et seule la société civile en est capable".

Les personnes riches d’aujourd’hui, surtout dans la technologie, se lancent dans des actes de philanthropie forte, et s’y mettent de plus en plus jeunes. Mais aujourd’hui, de chez soi, chacun peut créer quelque chose, sans moyens. 

Retrouvez les documentaires de L’Effet Papillon sur Canal +. 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox