Vivendi sommé par le gendarme italien des télécoms de choisir entre Mediaset et Telecom Italia

 

Au terme d’une longue réunion, l’Agcom (l’autorité de tutelle et de régulation des télécommunications en Italie) a pris une décision sur la double participation de Vivendi dans Mediaset et Telecom Italia. Elle accorde au groupe 12 mois pour modifier ses quote-parts et 60 jours pour présenter son plan d’action.

L’Agcom considère que Vivendi contrevient à l’article 43 de la loi italienne sur les médias audiovisuels et radiophoniques. En effet, selon la loi italienne les entreprises de télécommunications qui détiennent une part de marché supérieure à 40% ne peuvent réaliser un chiffre d’affaire supérieur à 10% du SIC “système intégré des communications” (télévision, radio, presse). Or le groupe français se trouve dans l’illégalité selon l’autorité étant premier actionnaire de Telecom Italia qui représente 44.7% de part de marché et deuxième actionnaire de Mediaset qui contrôle 13,3% du SIC.

Mediaset qui avait saisie l’Agcom en novembre “exprime sa satisfaction” alors que Vivendi prend “note, avec étonnement” de la décision et répond en soulignant que Vivendi a toujours respecté les lois italiennes et que Mediaset est “contrôlée de manière quasi exclusive par Finivest (holding de Berlusconi) avec une participation proche de 40%”

Fabienne Schmitt, pour Les Echos, émet l’hypothèse d’un futur désengagement de Mediaset au profit de Telecom Italia si Vivendi devait céder un actif italien. En effet, au niveau financier le cours en bourse de Mediaset est remonté contrairement à celui de Telecom Italia : céder Mediaset pourrait permettre de réaliser une plus-value, alors que se séparer de Telecom Italia reviendrait à perdre de l’argent.

De plus, l’opérateur italien sous l’influence de Vivendi a réduit ses coûts et opéré un changement de stratégie. Le cours en bourse au plus bas s’explique en partie car les marchés restent frileux à cause de l’arrivée prochaine de Free mobile avec qui il entrera en concurrence directe, mais Telecom Italia à déjà réagi en lançant son propre MVNO pour contrer Free comme nous vous expliquions dans cet article. Par ailleurs l’opérateur italien garde une longueur d’avance sur la concurrence dans le déploiement de la fibre optique même si Enel (l’EDF italien) se lance sur ce marché. Vivendi tablerait donc sur une possible remontée du titre dans les mois à venir.

 

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox