La voiture connectée, déjà une réalité et une opportunité pour les opérateurs télécoms

La voiture connectée, déjà une réalité et une opportunité pour les opérateurs télécoms

Dans son dernier rapport publié dans son service de veille « Connected Economy », l’IDATE analyse les stratégies des constructeurs de voitures connectées, des opérateurs mobiles et des fournisseurs d’applications. L’étude présente les moteurs et les freins de ce nouveau marché très prometteur et décrit l’écosystème des voitures connectées, en termes d’applications, des techniques d’implémentation, et des business models associés.
 
« La stratégie de la plupart des constructeurs est de rendre leurs propres voitures connectées.» explique Samuel Ropert, chef de projet de l’étude. « Si le véritable déclencheur du marché est la régulation liée aux enjeux de sécurité en Europe, les constructeurs sont bien sûr également attentifs aux nouvelles opportunités de revenus. De ce point de vue, la dernière annonce de GM visant à intégrer des modules 4G dans toutes les nouvelles voitures est vue comme un tremplin pour le marché nord-américain».
 
Le concept de la “voiture connectée” est assez simple : une voiture équipée d’un accès internet lui permettant de communiquer avec le monde extérieur et de partager cet accès avec d’autres applications (ou des terminaux) à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule. Cependant, trois principales solutions techniques co-existent aujourd’hui. La solution embarquée (où le module est directement intégré à la voiture elle-même), est la plus avantageuse techniquement car elle est dédiée aux services connectés. Une autre option consiste à utiliser le smartphone pour gérer la connectivité, avec néanmoins certaines limites techniques (utilisation de la mini-antenne du smartphone). La dernière solution est la combinaison des deux précédentes : l’utilisation du système intégré pour des services de télématique et du smartphone pour les applications de divertissement (soit un service similaire à l’Internet mobile). Finalement, c’est bien un changement fondamental qui est au cœur de cette évolution : le passage d’un modèle d’investissement (Capex) pour l’utilisateur final à un modèle de location ou d’abonnement (Opex). Les constructeurs étant amenés à se recentrer sur leurs produits et services.
 
 
Pour les opérateurs télécoms, cette opportunité de revenu additionnel pourrait être significative puisque la voiture connectée générera un trafic que les opérateurs pourront faire payer indirectement (via les constructeurs automobiles). Tous les principaux opérateurs mobiles M2M sont déjà impliqués dans des projets de voiture connectée, car cela représente l’un des marchés les plus importants en volume. Dans un contexte où leurs revenus mobile traditionnels sont faibles et déclinent même dans certaines régions du monde, fournir une connectivité mobile dans les voitures constitue une opportunité de générer des nouveaux revenus pour les opérateurs, la voiture pouvant être vue comme un appareil cellulaire additionnel, avec un profil potentiel de service à forte consommation dont l’utilisation s’apparente à l’utilisation de l’Internet Mobile, du divertissement à la demande et des fonctionnalités de hotspot mobile.
 
Le modèle économique dominant reste le wholesale (la relation de vente B2B2C), même si AT&T a dévoilé ses formules d’abonnement direct en partenariat avec la nouvelle Audi A3 début Mars, en attendant d’annoncer une nouvelle version de cette formule dédiée au voiture connectée d’ici l’été 2014. 
 
Pour les acteurs de l’Internet, la stratégie est claire : l’automobile est un terminal connecté supplémentaire, tout comme les smartphones, les tablettes ou les ordinateurs portables, et qui doit être désormais pris en compte. Néanmoins, Apple et Google n’ont pas la même approche. En effet, alors qu’Apple propose sa nouvelle technologie pour permettre l’interface avec ses produits, Google fait la promotion de sa technologie intégrée à la voiture. Ce dernier cherche aussi à collecter les données pour améliorer encore le ciblage des publicités, comme celles liées aux centres d’intérêt, en relation surtout avec la situation géographique.
 
L’IDATE prévoit un marché qui devrait atteindre, dès 2018, les 420 millions d’automobiles connectées, représentant une croissance annuelle de 57%, par rapport aux 45 millions de véhicules connectés en 2013. Néanmoins, cette croissance n’est pas homogène pour chaque catégorie de voitures connectées, même si l’on peut déjà dire que le système intégré sera la technologie leader sur le marché avec plus de de 222 millions d’unités vendues en 2018.
 
En 2018, les revenus liés à la connectivité des voitures connectées devraient atteindre 8 milliards d’euros, si l’on tient compte de la connectivité directe supportée par les systèmes intégrés mais également à la connectivité indirecte, liée à l’utilisation des smartphones.
 

Néanmoins, la principale interrogation reste la capacité des utilisateurs à payer pour de tels services. Pour les encourager à s’abonner, les opérateurs télécoms et les constructeurs s’appuient déjà sur différents modèles économique dont le plan partagé (share plan). Dans tous les cas, l’IDATE prévoit que l’adoption devrait se faire très progressivement au cours des cinq prochaines années. 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox